Voilà, ça y est, j'ai une pipe de Cornelius Maenz. Je comprends mieux les louanges qu'on lui adressait, et les superlatifs employés par les heureux possesseurs d'une Maenz.
Les proportions sont parfaites, la réalisation sans faille.
Le tuyau est l'un des plus minces et des plus confortables que je connaisse. Seuls deux pipiers m'avaient donné cette impression de confort : Barbi et Ruthenberg. Et il semble que Maenz et Ruthenberg aient encore progressé de ce côté, j'ai peine à imaginer qu'on puisse faire encore mieux que ça.
Car c'est une politesse, de la part d'un artisan pipier, que de faire en sorte que le fumeur puisse fumer de façon confortable. La pipe ne doit pas lui décrocher la machoire, pour lui éviter d'avoir tendance à saliver, on va faire en sorte que ses dents s'écartent le moins possible quand elles tiennent le bec, il va pouvoir aspirer le plus facilement possible, on a fait en sorte que sa pipe fume sec.
Tout pour votre confort.
La chenillette passe sans encombres : un brin de tabac bouche l'entrée du perçage ? une chenillette et hop !
Bien sur, certains, qui à défaut d'avoir des idées, disent le contraire des autres, pour donner l'impression d'avoir un avis personnel, ont établi des raisonnements parfois extrêmements compliqués et contradictoires pour expliquer que le test de la chenillette ne veut rien dire. Certes, il n'a jamais été dit que c'était une condition indispensable pour qu'une pipe fume donne le meilleur d'elle-même, mais pourtant, pourquoi la plupart des pipiers, et parmi eux les meilleurs, font-ils en sorte qu'une chenillette passe du bec au fourneau ?
Pour notre confort à nous fumeurs.
De même que quand vous recevez quelqu'un chez vous, vous faites en sorte qu'il se sente le mieux possible.
C'est une question de politesse.
vous avez donc un outil à fumer dans les meilleures conditions. Cet outil s'appelle pipe.
Et quand cette pipe est signée Maenz, vous avez là un des meilleurs outils possibles.
Parce qu'il ne s'agit pas de se dire : je fume une Maenz, mais simplement je fume, en oubliant presque avec quoi. Il faut profiter du tabac, pleinement si possible.
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il faudrait s'enfermer, et couper le téléphone.
Non, ça n'est pas la peine.
Même le coup de fil d'un enquiquineur ne gâchera pas votre bonheur.
Si c'est ma première Maenz, c'est aussi ma première blowfish. Voilà longtemps que cette forme m'attire, parce que j'en vois des exemples étonnants. La forme en elle-même est curieuse, inhabituelle, presque torturée.
Je dis presque, parce que pour réussir une blowfish, il y a des points particuliers à respecter. Oeils de perdrix des deux côtés, flamme visible en haut et en bas. Pour que cela ressorte, il faut tout de même aller chercher le bloc de bruyère ad hoc, et ensuite se donner beaucoup de mal pour que le travail demandé ne se sente pas.
Cela aussi est une politesse : on ne doit pas voir le travail.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire