07 juin 2008

Une pipe de Love Geiger - et un dîner du Groupe

Voilà bientôt un an, le pipe-show de Rheinbach, où je me rends grâce à Alain Letulier. Tout ce que j'ai en poche, c'est un appareil photo. Je ne peux donc acheter de pipe. Une bonne âme n'a d'ailleurs pas manqué de signaler l'inutilité de se déplacer lors d'un évènement pareil sans un sou en poche. Pour moi l'important était de voir enfin ces pipiers en chair et en os, de voir leur travail, et de rencontrer quelques membres du Groupe. Bien sur, si j'avais pu, je me serais offert quelques merveilles. Mais là n'était pas vraiment la question.

Voilà cinq ans bientôt, nous nous retrouvions, avec quelques membres du Groupe, pour un dîner dans un restaurant parisien. C'était l'heureux temps où il était encore possible d'achever dignement un bon repas, une pipe au bec. Quoiqu'en ait dit certaines bonnes âmes, nous étions à l'époque assez nombreux. Et si les dîners parisiens ont battu de l'aile, c'est sans doute qu'il est plus difficile de faire bouger les parisiens que les belges. En 2004, à l'initiative de François, quelques membres du nord de la France, et une partie de notre colonie belge, se retrouvent pour le premier dîner bruxellois.

Et bien, mine de rien, voilà que ce vendredi 6 juin, c'était le dixième dîner bruxellois.

Voilà plusieurs fois que je comptais venir - mais c'est l'éternel problème : je travaille, j'ai des sous, mais ne peut venir. Je ne travaille pas, les impôts s'intéressent de trop près à moi, ce qui donne un gros coup à mon pouvoir d'achat, et je ne peux venir.

Mais voilà, cette fois, c'est fait : Bruxelles, here i am ! (vous aurez noté le discret rappel du mot historique, Lafayette here we are, inventé d'ailleurs par un poète qui n'avait plus que cinq minutes pour écrire son article dans un célèbre hebdomadaire).

Première impression : moi qui d'habitude voyage pour mon travail, c'est à dire en première classe, je suis assez déçu par les secondes. C'est sans doute mon côté prince petit pois. A Bruxelles, comme la dernière fois que je me suis rendu au Roi du Cigare, il pleut.

Mais ça n'est pas grave, une fois rentré, on oublie tout, la fatigue, les odeurs des voyageurs, la pluie : le Roi du cigare est vraiment un endroit splendide. où que se pose le regard, il y a du tabac, des cigares, des pipes, des cigares, des pipes, du whisky, du rhum, des pipes, etc. ... (ad lib)

Tout de suite, je vérifie s'il y a une alarme ou une surveillance caméra : hélas oui. Je remets tout de suite à leur place les choses que j'avais si habilement volées, et je salue tout le monde. Ils sont venus, ils sont tous là, même ceux du sud de l'Italie. Sauf Giorgio, le fils maudit, je veux dire Sir Georges, qui n'a pas pu venir. Comme le fait remarquer l'un d'entre nous, c'est incroyable ce que les retraités sont occupés. Je ne verrai pas non plus Erwin, ni Pierre, ni Jean-Luc (enfin, un des Jean-Luc, ils sont deux déjà présents, il faudra faire un jour un étude sur les prénoms les plus portés par les fumeurs de pipe).

Philippe, Roi du Cigare et maître des lieux, que j'avais donc déjà vu il y a quelques années, grâce à Sylvain, accueille avec beaucoup de bonne grâce la bande de grands malades qui investit son magasin. Et pas seulement son magasin d'ailleurs - je peux en parler, tout ça est tout à fait légal. Deuxième raison d'en parler, ça va faire bisquer quelques tartuffes hygiénistes. Philippe a installé dans son sous-sol un fumoir : et oui, tout y est : fauteuils moelleux, machine à café, whisky, rhum, tout pour rendre un homme heureux.

Je retrouve quelques membres du groupe que je connais, fait la connaissance de ceux que je ne connaissais pas.

A ce sujet, on m'a fait remarquer qu'il est de bon ton d'être concurrentiel, et donc de placer un lien vers son forum dès que possible.

Je réécris donc :

Je retrouve quelques membres du Groupe que je connais, fait la connaissance de ceux que je ne connaissais jusque là que par mail.

Ah, ce Groupe ! Quel Groupe !

Je dois dire que j'ai été sincèrement heureux de cette soirée, avec des gens drôles, pas compliqués, qui profitent, échangent, causent, en toute simplicité.

Pour résumer, on s'est bien amusé !

Et l'un des Jean-Luc m'avait apporté cette pipe de Love Geiger que je suis bien content de lui avoir acheté. Elle lui en avait pourtant donné, du soucis, cette pipe ! Il lui avait tout de même fallu une après-midi pour se décider. Et bien, il avait fait un bon choix. J'ai d'ailleurs bien senti qu'il la regrettait, et je lui ai proposé de la garder, mais voilà, il a d'autres projets en tête.

Voilà donc cette Geiger, avec cette bague si belle et si particulière. Mais quel est donc ce bois exotique, cette essence, que Love a utilisée ? Du Xanax Glaireux ? de l'ortie blanche ? de l'artichaut du Japon ? une dent cariée de hyène ?* Eh non, ami pétuneur, c'est... du bouleau ! Il faut préciser que ce bouleau est un peu pourri. C'est ainsi qu'il rend si bien lorsqu'il est travaillé et poli.

Il faut noter aussi le bec, fin, très ouvert, très confortable. Seul souci, quand, rentré chez moi, mon chat fidèle sur les genoux, j'ai porté cette pipe en bouche et aspiré, j'ai pensé exactement ceci : "Crotte, ça siffle !" (je suis très familier avec moi-même). J'ai toujours un peu peur des pipes qui sifflent. J'ai toujours eu l'impression, vérifiée le plus souvent, que le fumage va être humide, pas agréable, et qu'à chaque fois que je vais prendre une bonne bouffée, tous les chiens du quartier vont aboyer, rapport aux ultra-sons.

Et bien, cette pipe, je viens enfin de la fumer - pour une fois que j'ai une soirée tranquille ! Et bien le fumage est parfait. La taille du fourneau me convient tout à fait, Jean-Luc regrettait qu'il ne soit pas plus grand, mais je les préfère petites et fines.

Voilà, plusieurs bonnes surprises dans la même soirée, et un déplacement que j'espère pouvoir refaire dès que possible, j'espère avant cinq autres années.

* On va dire que j'en veux aux hyènes, que je n'aime pas les hyènes, que je suis anti-hyènes - mais il faut bien l'avouer, les hyènes ont une dentition dégueulasse. J'en ai connu une, qui répondait au sobriquet de "Bouche d'égout".