03 décembre 2012

Les pipes du capitaine Nemo

Non, le capitaine Nemo ne fumait pas la pipe, mais plutôt des cigares faits avec des algues, mais on peut rêver, n'est-ce pas ?


Au début de cette année, je suis contacté, via le site, par Mickaël Ourghanlian, ébéniste-coffretier. Ce monsieur charmant a un projet en commun avec l'illustrateur Didier Graffet : réaliser ce qui pourrait être le nécessaire de marine du capitaine Nemo. Et il cherche un artisan capable de réaliser une pipe figurant le capitaine.

Voilà un projet bien intéressant. Reste à trouver les artisans en questions. Je lui signale que michail Revyagin a déjà réalisé une pipe Nautilus, mais rien à voir avec une pipe figurative. Des croquis sont déjà réalisés. 





Comme il y a hésitation entre l'écume et la bruyère, nous commençons par l'écume : je lui conseille de contacter Fikri Baki, via Deniz Ural, de ma part. Et comme j'hésite par contre pour la réalisation du projet en bruyère, c'est Pierre Morel qui conseille Roger Vincent.

Le temps passe. C'est que ce coffret ne s'arrête pas aux pipes, il y a aussi ciseaux, couverts, etc. ... et surtout la pièce maîtresse, le coffret.

Mickaël Ourghanlian vient de me le confirmer : tout est prêt, et l'on pourra voir tous ces magnifiques objets à la galerie Daniel Maghen, à Paris, à partir du vendredi 7 décembre. (http://www.danielmaghen.com/fr/index.htm)

En attendant, et pour ceux qui ne pourraient s'y rendre, on pourra trouver une galerie de photos en cliquant Ici.

Pour voir ces deux superbes pipes, je vous laisse faire le voyage.

Jules Verne et son capitaine n'ont pas fini de nous faire rêver. De quoi donner envie de relire 20 000 mille lieues sous les mers, et l'Ile mystérieuse, une bonne pipe au bec - et de se réjouir avec Pencroft :




13 novembre 2012

Préparatifs


Voilà, il semblerait que ce soit prêt. Le Forum Fumeurs de Pipe va fêter dimanche ses dix ans. La table est prête. Le couvert est mis. La nappe soigneusement étalée. Le plat sera je l’espère servi chaud, et pour que ce soit plus tendre encore, il va mijoter encore quelques jours.

Il faut espérer maintenant que l’ascenseur ne tombe pas en panne ce jour-là, qu’il n’y ait pas de coupure de courant même si dîner aux chandelles a son charme, que les invitations partent au bon moment et arrivent à bon port.

C’est que maintenant, tout ce que je peux faire est d’épousseter un peu, d’ajouter quelques épices, et de maintenir tout cela à l’abri, en espérant qu’à l’ouverture des portes tout se passe bien.

Je me fais l’effet d’une feuille de flake passée au moulin inventé par Jean-Daniel Chambaz, dont j’ai la chance de posséder un exemplaire, et qui est bien utile.



Dimanche 18 novembre, dans les salles de cinéma parisiennes, c’est la Grande Journée des Enfants. Espérons qu’il n’y aura pas de casse à la récré ...

24 septembre 2012

Un bourre-pipe très aimant


Il ne fallait pas rien pour me faire sortir du bois. Bien sur, généralement, c'est le loup qui sort du bois, et je n'ai rien d'un loup. Ou alors un vieux loup à la fourrure mitée, bien fatigué par un long voyage. Ce qui explique pourquoi voilà si longtemps que je n'ai rien écrit sur ce blog. Ne comptez d'ailleurs pas sur moi cette fois encore, pour écrire que je suis bien désolé, mais que je reviendrai vite. Je n'en sais rien. Ou plutôt, je sais bien que ça n'est pas gagné. Il faut dire qu'on n'a pas toujours des choses intéressantes dire. Alors que, c'est vrai ça, je pourrais faire comme d'autres et sortir x billets sans aucun intérêt (J'en connais qui vont encore se sentir visés, mais qu'ils se rassurent, je ne les lis pas).

Et puis, pour tout dire, j'ai beaucoup de travail. Le Projet suit son cours. Mais ça, j'espère en parler plus tard.

Donc, il fallait bien quelque chose d'inhabituel, n'est-ce pas, pour me pousser à souffler un grand coup sur la couche de poussière qui recouvre ce blog. Les mauvais esprits diront que ça fait longtemps qu'il y a une grosse couche sur ce blog ... facile ... mais c'est cadeau.  D'autres esprits vifs, à l'oeil acéré, la jambe fine, le torse puissant etc. ... (je ne mégote pas avec mes fans) auront reconnu sur la photo un bourre-pipe.

Encore un, me direz-vous.
Mais non.
Que nenni.

Laissez-moi vous prendre par la main pour faire un bref voyage dans le temps, il y a un an. Je rencontre à Saint-Claude, lors d'une soirée privée, un géant avec un drôle de chapeau jaune sur le crane. Une fois enlevé le chapeau, je reconnais Pascal Riss. Je demande tout de suite un tabouret pour aller lui faire la bise, et nous causons. Pascal a une idée en tête. Il voudrait proposer un bourre-pipe qui ne demande pas à être vissé ou dévissé. Il voudrait que ça soit pratique. Que l'on puisse retirer le cache du tasse-braise d'un coup de pouce. Que malgré cela, le truc ne vous tombe pas des mains. Il songe à utiliser des aimants néodymes. Mais il se rend bien compte que ça ne va pas se faire tout seul. Quiconque a déjà utilisé des aimants néodymes comprendra. Ces petites bêtes peuvent être d'une puissance assez étonnante. Ca vous tient plusieurs kilos comme qui rigole. Il faut donc faire en sorte que ce nouveau bourre-pipe soit accessible à tous, et pas réservé à Musclor, Monsieur Propre, voire Hulk.

Et Pascal a commencé à tester. Il devait tenir compte du fait qu'il n'y aurait pas un aimant, mais deux. Qu'un des deux devait être d'une puissance plus faible que le second, mais pas trop faible non plus. Il a donc commencé des tests, avec 80 aimants différents. Ca, c'est déjà une chose que je n'aurais jamais eu la patience de faire. J'aurais craqué. Mais Pascal, lui, y est arrivé.

Je suis l'heureux possesseur du premier exemplaire de ce système. Il est en aluminium anodisé, et en acrylique. Et je dois dire que depuis, je ne m'en sépare plus. J'avais déjà un modèle "noix" du même, que je garde dans mon sac à pipes, pour épater lors de mes sorties. Celui-ci ne me quitte pas. Parce que le fait est que c'est parfait.

Et pourtant, j'ai cherché un défaut. Je me suis amusé à le secouer dans tous les sens. Mais non, les parties aimantées ne se séparent que quand on le désire, et pas au petit bonheur la chance, ou par surprise. Avec ces modèles "noix", Pascal avait déjà, comme on dit, trouvé un "truc". Le petit quelque chose qui fait qu'un produit est à part. Et je crois bien que voilà le second "truc". Je pense qu'il devrait aller le proposer dans les magasins qui vendent des tours de magie.

Bien sur, Pascal va aussi en proposer en bois exotiques, parce qu'on ne se refait pas, et que c'est beau. Il a d'ailleurs déjà commencé. Voici une des premières images. On attend de voir les suivantes, sur le site ou le blog Sevenpipe, pour pouvoir mieux en profiter. 



02 février 2012

De bien belles photos de morta




En préambule, je dois d’abord présenter des excuses pour être resté aussi longtemps absent de ces pages. J’ai été assez occupé ailleurs. Et il faut dire aussi que je ne suis plus ce que j’étais. J’ai dû arrêter le ju-jitsu et la capoeira. Fini, la course à pieds, le dimanche, sur les falaises d’Etretat. Même plus le temps de faire du base-jump avec les potes.

Et pourtant, j’en ai des choses à raconter : la pipe du groupe, la tombola, et toutes ces petites choses amusantes qui se passent dans le petit monde de l’internet pipier.

Mais je me dois tout d’abord de donner un petit coup de chapeau, et un clin d’œil, à David Enrique et Trever Talbert. Grâce à eux, la page « Morta » du site a été remise à neuf. Enfin, grâce à eux, entre autres, puisqu’il ne faudrait pas que j’oublie de remercier celui qui a sans doute pensé qu’il avait encore un moyen de me contrarier, alors qu’il n’a fait que m’ôter une petite épine du pied.

Résumons : il y a 9 ans, j’ouvre le site Fumeurs de Pipe, avec une page sur le morta. A l’époque, ça restait rare, mais je tenais à en parler, Trever en proposait, et ça faisait beaucoup parler. J’avais donc récupéré deux photos, prises par un membre du groupe de discussion. Ce membre ne s’était pas manifesté à l’époque pour faire montre d’une quelconque contrariété. Ses photos représentaient les blocs de morta conservés par Trever dans son atelier. Blocs qu’il avait récupéré suite à son rachat de l’atelier de Patrice Sébilo, qui lui-même devait les tenir de Paul Martel, son prédécesseur. C’étaient des photos de vacances, qui montraient bien ce qu’elles voulaient montrer, mais n’étaient pas des chefs-d’œuvre. Ca n’est d’ailleurs pas ce qu’on leur demandait.

Toujours est-il qu’il m’était venu une ou deux fois à l’idée de remplacer ces photos, mais le manque de temps aidant, elles étaient restées affichées. Leur auteur, qui avait claqué la porte avec fracas, et était revenu, avant que je ne supprime son inscription, avait fondé un autre forum, où enfin on ne lui apportait pas la contradiction. Forum qu’il a abandonné, sans même un petit mot d’adieu. Mais malgré le temps qui passait, jamais il n’avait émis la moindre réserve quant à leur présence sur le site.

Or, un beau jour, mon téléphone sonne. Un numéro s’affiche, que je ne reconnais pas. (je me méfie toujours, c’est soit pour me proposer la pose de fenêtres à double vitrage, soit c’est mon banquier). Je m’apprête à ne pas décrocher, mais, très vite, la sonnerie s’arrête. Puis, de suite, nouvel appel, avec cette fois un numéro caché. Par curiosité, je décroche, et la personne, l’auteur de ces photos donc, se présente et me demande, jovialement, comment ça va ? Je dois dire que je suis surpris du culot. Cette personne tient à mon sujet des propos si peu amènes que je ne m’attends pas à ce qu’il me parle avec un grand sourire - ne manque plus que la claque dans le dos. Puis son ton devient un peu plus sérieux, il me demande d’enlever un article de lui, qui avait paru dans la défunte revue PipeMag, et ces photos, qui, me dit-il avec cette fois moins d’assurance dans la voix, ont été placées là sans l’accord de leur auteur. Sans l’accord de leur auteur, qui était tout à fait au courant, me semble … comment dire … un peu gros ? Mais comme il ne faut pas contrarier certaines personnes, je réponds que je les supprimerai avec plaisir, et je raccroche.

Mais il se trouve que j’ai une vie. Ca peut sembler bête comme ça, mais je me dis que si quelqu’un a attendu huit ans, il pourra bien attendre quelques jours. Et puis, je n’aime pas cette façon de procéder. Je me livre donc à mes activités habituelles. Le lendemain, je ne sais plus trop, mais là aussi, j’étais très occupé. Le surlendemain, je reçois un mail, sur un ton glacé, cérémonieux, et limite menaçant. Le monsieur va me coller un huissier sur le dos. Il transmet à son avocat. Copie jointe également à son père, avocat spécialisé dans le domaine financier (je ne vois pas le rapport, mais bon).  Je sens bien que le monsieur n’est pas content que je n’ai pas obéi à son claquement de doigt. Quand je disais qu’il ne fallait pas le contrarier. Bon, étais-je obligé de lui répondre en commençant par « Mon petit chou » ? Devais-je ajouter que puisqu’il l’avait dit à son Papa, j’allais le dire à ma Maman ? Non. Peut-être est-ce le changement si net du ton employé, entre le coup de fil « sympa » et la menace écrite, qui m’a troublé ?

D’ailleurs, pour être sûr, j’ai transmis copie de ses mails sur mon forum, en me disant que peut-être c’était moi qui me trompais ? Mais il semble que non, il était tout à fait inutile de monter sur ces grands chevaux. Je supprime donc ce qu’il faut supprimer, ce qui n’a pas demandé beaucoup de temps. Et comme j’étais donc à la recherche de photos, j’écris sur mon forum que je vais demander à David et à Trever s’ils n’auraient pas quelques photos de morta qu’ils pourraient me refiler.

J’en trouve deux superbes sur le blog de David. Qui m’en signale une autre. Je prends aussi. Puis, Trever m’écrit pour s’excuser, il était malade – Trever et Emily soignent les gros rhumes au chouchen, voilà une bonne médication. Trever me dit que bien sur je peux prendre les photos que je veux, et que ça n’est pas la peine de demander.

Je voudrais mettre le doigt ici sur deux façons de faire. J’ai déjà parlé de la première. Je vais aborder la seconde. Il est reconnu que les photos que l’on peut voir sur les sites de David et de Trever sont au-dessus du lot. C’est beau. C’est sobre. Et je n’ai jamais entendu quelqu’un se plaindre que ce qu’il a reçu ne correspond pas à ce qu’il avait vu. Exercice pas facile, que j’aimerais bien réussir aussi bien. Non seulement ces deux pipiers n’ont pas hésité, je peux même dire qu’ils m’ont ouvert grand leurs portes. Il y a des gens généreux, comme ça. Et surtout, on ne m’a posé aucune condition. Aucune. Pas de truc du genre : je veux bien te prêter mes chefs d’œuvre, mais j’aimerais assez que ma signature s’affiche en-dessous, en lettres d’or si possible. Et même si ça peut clignoter, c’est un plus. Du coup, j’ai signalé les auteurs des images. Ca, c’est parce que j’ai une réputation de type contrariant à soutenir. Je dois préciser d’ailleurs que jamais un pipier ne m’a demandé de signaler qu’il était l’auteur de ses photos. Tout juste, quand ces photos sont de la main d’un ami, ou d’un vrai photographe, m’ont-ils gentiment demandé de le signaler. Non, pour avoir quelqu’un qui se plaint de la présence de ses photos sur mon site, et passe à la menace, il fallait que ce soit des photos prises en vacances. Mais je ne veux dire pas en dire du mal. Comme je l’écrivais plus haut, je tiens à remercier cette personne : grâce à elle, j’ai enfin pu refaire cette page, et grâce aux talents des photographes, elle est beaucoup plus belle à présent.

Si vous en voulez la preuve, il suffit de cliquer sur Morta.

Je vais essayer de revenir plus vite, en attendant, pour me détendre, je vais écouter un peu de musique. Du Moussorgski. Une nuit sur le Mont Chauve, ça s’appelle.