24 juin 2006

Random ouvre son blog

En passant sur Asp, qu'y vois-je ? Une nouvelle qui devrait en intéresser plus d'un : le pipier Random, j'en avais déjà parlé, faites une petite recherche, ouvre son blog.
Pour aller voir, cliquez sur le titre !
Chose surprenante : cette annonce de Random n'a suscité aucune réaction, du moins pour l'instant. Sur un forum de fumeurs de pipe, certains sont plus à l'aise pour s'intéresser à la mort d'un producteur télé (déjà 6 messages).
Etonnant, non ?
En passant, j'ai voulu ajouter le flux du blog de Random sur mon lecteur, mais impossible : aucun flux RSS n'est détecté... ce qui est curieux pour un blog hébergé chez Blogger. Il y a certaines bidouilles qui ne sont pas bonnes à faire.
J'ai écrit à Random pour lui signaler le problème, nous verrons bien.

23 juin 2006

Boxitabacophile


Je ne sais pas si le mot boxitabacophile existe, à vrai dire. Il y a peut-être un nom pour les collectionneurs de boîtes de tabac.
Toujours est-il que j'ai cette manie : mis à part les boîtes cachées par les inscriptions sanitaires, je les garde toutes. Elles envahissent mon domicile. Mes bibliothèques en sont pleines. Si vous voulez un livre, vous devrez d'abord déplacer la boîte qui est devant.
Et comme malheureusement je n'ai pas assez de bibliothèques chez moi, les livres s'entassent, et les boîtes attendent sagement, dans un placard.
En voici quelques unes, toutes des mélanges de l'année de la maison Petersen. J'ai acheté la première au tabac de la rue Mouffetard, qui s'enorgueillit d'avoir une cave au sol en terre, qui leur permet de conserver les cigares à bonne température.
Je n'ai jamais vu chez eux un choix faramineux, mais on pouvait tout de même y trouver ce genre de tabacs. A droite, en entrant, il y avait une petite vitrine où étaient présentés les derniers mélanges. Il faudrait que j'y retourne, mais peut-être serais-je déçu.
J'ai donc trouvé la première boîte, en haut à gauche, fin 1993... douze ans déjà ! J'étais jeune, beau, frais, et la rue Mouffetard, malgré la montée, ne me faisait pas peur...
A noter que ces boîtes ont toujours eu un grand succès. Comme au début, je ne détestais pas ces mélanges, assez aromatisés, j'en rachetais pour fumer le tabac - et donner la boîte.
Celles-ci sont idéales pour ranger les crayons sur un bureau.
On peut trouver le mélange de l'année 2006 dans nos bonnes civettes - avec du retard par rapport à nos amis belges. Donc, si vous aimez les mélanges aromatiques, et que vous voulez faire plaisir, vous savez ce qu'il vous reste à faire...

20 juin 2006

Dernières nouvelles

En passant, comme ça, parce qu'aujourd'hui encore je n'ai pas beaucoup de temps.
Suite à l'épisode Capstan à la Civette, je suis allé acheter deux boîtes au Pot à Tabac. La première que j'ai ouverte présente le même effet "gondolé" que les autres ! Il doit y avoir un fumeur de Capstan désespéré dans Paris !
J'avais écrit ici un petit mot sur la Confrérie des Maîtres Pipiers, me demandant ce qu'ils projetaient de faire pour fêter leur quarante ans - au moins nous avons un point en commun. J'ai écrit un petit mot à Antoine Grenard : pas de réponse. La Confrérie dort.
Pipephil a commencé à noter tous les fumeurs de pipe vus dans les albums Tintin : nous avons déjà sur le site une étude sur Blake et Mortimer qui devrait l'intéresser. Et au cas où il voudrait signer celle sur Tintin, les portes lui sont ouvertes.
Un lecteur m'écrit que mon mot "Clinquant et haute couture" est mal ficelé. Il a peut-être raison, après tout. Il ajoute : N'est pas Erwin qui veut". Ce qui sous-entend que je dois me prendre pour Erwin. Je me suis regardé dans la glace ce matin. Pas de ressemblance. J'ai jeté un oeil à mes pipes : il n'y en a pas 150, et elles ne sont pas aussi belles. Il y a sur le site, et j'en suis heureux, beaucoup d'articles d'Erwin et deux de moi. Si vraiment je me prenais pour Erwin, j'en signerais beaucoup plus. Mais malheureusement, et j'en suis bien conscient, je n'ai ni ses connaissances, ni son style.
Cette phrase, qui se voulait lapidaire, tombe mal donc, et démontre qu'il n'y a pas que mon mot qui ait été mal compris.
Et puis tout de même, je rappelle qu'ici ce n'est ni un site, ni une revue, c'est tout simplement un blog. Mon blog. Le lit qui veut.
Je souhaite simplement ne pas être ennuyeux.
Mais j'essaierai à l'avenir de faire des phrases plus courtes.
Sur le groupe, on compare les mérites respectifs des Maenz et des Chonowitsch. Je n'ai de pipes ni de l'un ni de l'autre, mais je prends du plaisir à cette discussion.
Jean-Pierre Petyt m'a passé un échange de courrier qu'il a eu avec une revue consacrée au Cigare. Il leur demandait s'il ne pensaient pas consacrer quelques pages à la pipe, et à ses tabacs. Réponse négative. Instructif. Cela démontre bien que si le monde de la pipe, en France, a besoin du milieu du cigare, l'inverse n'est pas vrai.

18 juin 2006

Oncle Paul


Vous souvenez-vous des histoires de l'Oncle Paul ? Moi, j'ai découvert ça chez un ami de mon père qui avait toute la collection du Journal de Spirou.
Rappelez-vous : l'Oncle Paul racontait à ses deux neveux des épisodes héroïques, tragiques, comiques, fantastiques, toujours vraies, de la petite et de la grande histoire.

Nous ne verrons plus l'Oncle Paul...

D'abord, s'il existait de nos jours, voilà longtemps qu'on aurait remplacé sa pipe par autre chose : on en est plus à un montage près. Et même si certaines de ses histoires, sous la plume de Jean Graton, qui s'occupera de Michel Vaillant, sont rééditées, on peut se rendre compte que l'Oncle Paul n'apparaît pas sur la couverture de ces recueils, comme c'était le cas avant.

C'est qu'en ce temps-là, Jésus disait aux Pharisiens... non pardon, je m'égare, à cette époque donc, on n'avait encore aucune honte à montrer à nos chères têtes blondes des fumeurs de pipe. Déjà, rien que dans le Journal de Spirou, Franquin nous montrait ainsi Fantasio et l'irascible Prunelle. De même que l'oncle - encore un ! - Georges, personnage comique des aventures de Khéna.

Alors voilà, je sais bien que demain c'est la fête des pères, mais je crois que ceux-ci se feront aussi un grand plaisir en emmenant leur enfant, pour lui offrir et lui faire découvrir ces belles histoires, racontées par un fumeur de pipe.

17 juin 2006

Clinquant et Haute Couture

Au hasard de mes pérégrinations, ou des messages que je reçois, je me rends compte d'une chose : la simplicité ne paie pas.
On ne m'en voudra pas d'emprunter à d'autres des sujets pour ce blog, puisqu'il est assez suivi pour servir de support à quelques discussions.
En effet, une pipe de forme classique, ou une variation sur celle-ci, ne fait pas d'effet. "Ca en jette pas".

Tout se passe comme si le pipier devait obligatoirement présenter des formes abracadabrantes, hors-normes. Mais voilà que ce pipier nous montre une simple billard, une bête canadian, une prince, une pot. Pas de bague en corozo, pas de tuyau en cumberland, même pas toujours le brillant d'un acrylique.

Et voilà qu'il réclame une certaine somme d'argent ! et même une somme d'argent certaine !
Et du coup l'on fait la fine bouche. A ce prix là, pourquoi acheter une simple pipe ?
Pourquoi ne pas plutôt pencher pour une pipe, dont la forme plaît, fabriquée en série ?
On admire d'ailleurs cette forme, qui, réalisée à la main, aurait demandée beaucoup plus de travail ! et aurait donc coûté beaucoup plus cher... Par chance, ça n'est pas le cas.

Car il est beaucoup question de prix dans tout ça, quoiqu'on s'en défende. L'argent ne fait rien à l'affaire. Bien sur, jamais on achéterait une pipe à ce prix-là, on est bien au-dessus de ces contingences. Mais enfin, quoiqu'on ne s'arrête pas à ça, on en cause. Et c'est même l'argument principal : pourquoi payer cher pour une billard ?

Une billard, à faire, c'est si simple ... On va même jusqu'à supposer que cette pipe n'est certainement pas aussi bonne qu'une pipe d'occasion. Car outre qu'on parle de ce qu'on ne connaît pas, on fait aussi dans la boule de cristal.

Ce qui est dommage, c'est que dans tout cela, on oublie de se poser la question de savoir pourquoi une billard plaira plus qu'une autre. Car enfin, c'est toujours le cas, et il y a bien des raisons à cela.

En effet, pourquoi telle entreprise, ou tel pipier, va-t-il créer une pipe qui nous accroche plus qu'une autre ? Pourquoi, entre deux pipes, allons-nous préférer celle-ci plutôt que celle-là ?
Vous remarquerez que je pose la même question deux fois, mais c'est pour rétablir l'équilibre, puisqu'il me semble, à l'évidence, qu'on ne se la pose pas assez.
Et puisque jen ai parlé, pourquoi telle pipe apparaît-elle plus équilibrée qu'une autre ? Pourquoi l'une va nous sembler plus élégante ?

Allez, puisqu'il a été question de tests à l'aveugle, en voici un intéressant : faisons choisir par un proche deux photos de deux pipes du même modèle, et d'un pipier différent. Et penchons-nous un peu là-dessus. Analysons un peu nos impressions. Nous allons, sur certains critères, faire pencher notre préférence.
Intéressant exercice il me semble, auquel je devrais me prêter plus souvent.
Parce que nous devons exercer notre oeil, et notre goût.

Nous avons tous entendu parler de Paul Belmondo, le père, qui était sculpteur. Ce que l'on sait moins, c'est que jusqu'à la fin de sa vie, tous les dimanches, cet homme de grand talent se rendait au Louvre, et regardait.
Bien sur, vous allez dire que je tape haut, et que nous ne sommes pas tous des sculpteurs de renom.
Mais si un sculpteur peut continuer à aller apprendre, je crois que nous serions bien présomptueux en n'essayant pas tout au moins d'en faire autant ?
Alors bien sur, on peut se tromper. Il ne s'agit pas de se laisser aller à tout accepter, comme ça, sans discuter. Mais imaginons : nous avons préféré la pipe de marque X, bruyère garantie, à, mettons, une Tom Eltang.
Est-ce nous qui avons raison ? Est-ce qu'obligatoirement, avec notre bon sens, nous sommes dans le vrai ?
Est-ce qu'il ne serait pas bon de se demander si nous ne sommes pas dans l'erreur ?
Bien sur, on pourra ricaner en disant que déjà j'oriente mon discours.
Mais il ne s'agit pas de cela. Qui sait si cette pipe de marque X n'est pas la reproduction du travail d'un pipier de talent ?
Là n'est pas vraiment la question d'ailleurs, le tout serait de pouvoir dire pourquoi nous avons préféré tel modèle à tel autre. Parce que c'est là que ça devient intéressant.

Il ne s'agit pas seulement, dans le cas d'une billard, de faire une courte tige au bout d'un fourneau, avec un tuyau court. Tenez, je suis en veine, une autre histoire. Elle se passe dans un atelier de sculpteur, pour ne pas changer, et quoiqu' elle soit vrai, je n'ai plus les noms. Un "patron", puisque c'est ainsi que l'on nomme ceux qui enseignent la sculpture, demande à un de ses élèves de lui dessiner un oeuf.
L'élève ne s'émeut pas, sort ses compas, et dessine un superbe oeuf.
Le patron sort une pièce d'un sou (heureux temps !), et lui demande d'aller acheter une douzaine d'oeufs. L'élève revenu, son panier sous le bras, le patron lui fait comparer son croquis et la future omelette : aucun oeuf n'est pareil.
Qu'est-ce qui fait qu'un oeuf fait plus "oeuf" qu'un autre ? Qu'est-ce qui fait qu'une billard est plus une billard qu'une autre ?

Bien sur, une forme "académique" demandera moins de travail que d'autres, mais on aurait tort de croire que parce que la forme est simple, le travail l'est aussi.

Autre sujet que je revois souvent, et que j'ai d'ailleurs lu sur mon forum, c'est l'expression "haute couture" pour les pipes artisanales. Pour tout dire, j'ai moi-même souscrit à cela, mais finalement, l'expression me semble un peu légère. C'est un raccourci, bien, sur, ça va plus vite, mais on rate un peu le paysage.
Combien d'entre nous se rendent régulièrement avenue Montaigne, accompagné de Madame, pour faire nos emplettes ? Très peu, je pense. D'autant plus que si nous avions cet argent là, on ne le dépenserait pas là-dedans, suivez mon regard...

Il est de fait que nous regardons d'un oeil arrondi ceux qui peuvent se le permettre. Il y a un fossé entre eux et nous. Et c'est justement ce que je reproche à cela : vouloir encore creuser le fossé. D'abord si l'on y regarde bien, une pipe artisanale revient bien moins cher qu'une robe sur-mesure achetée dans le Carré d'Or.

Mais c'est surtout que l'on semble dire que ceux qui achètent des pipes "haute couture" ne sont pas du même monde. Ce sont des excentriques, n'est-ce pas. Certains ne sont pas méchants, mais enfin, tout de même, mieux vaut ne pas les approcher.

Un peu comme s'il y avait les acheteurs riches, et ceux qui se contentent des pipes vendues sur la grand place, le jour de marché. Ils regardent les gens du chateau descendre de leur Ferrari, et allumer quoi ? une pipe de trois ou quatre cent euros !
Et les riches, les nobles, comme chacun sait, ça ne pense qu'à bastonner. Bientôt nous entendrons les "Ah ça ira !".

J'ai vu quelques intérieurs de pipiers, ou leurs ateliers -seulement en photo hélas - et bien ça n'a rien à voir avec les ateliers d'un grand couturier.

Alors oublions cela : qu'elles soient artisanales ou industrielles, il y a de bonnes et de mauvaises pipes, des pipes belles et des pipes moches. Cessons de regarder l'étiquette, et si nous critiquons, que ce soit à bon escient.

16 juin 2006

un Buraliste à Epinal


Une fois n'est pas coutume, plutôt que pleurer sur notre sort de pauvres fumeurs, et sur la dureté des temps, je vais pour une fois me montrer optimiste, et même envieux.
Optimiste, parce que tant que des tabagistes s'intéresseront autant à leur métier que Patrick Cornu, que vous voyez ici souriant, parce qu'il tient en bouche une petite pipe droite, qui doit être une Ligne Bretagne de Trever Talbert, rien ne sera perdu.
Envieux, parce que je n'ai pas la chance d'habiter à Epinal. Et oui, malgré de nombreuses propositions de s'expatrier dans la capitale, il a préféré rester chez lui. Il y a des gens qui ne vivent pas à Paris. C'est étonnant, surprenant, mais c'est comme ça.
Patrick a été un des tous premiers civettiers à ouvrir un site internet - et même deux, d'ailleurs, parce qu'il ne rechigne pas à la peine.
Vous pouvez également lui apporter vos pipes, si elles sont abimées, son atelier-bureau est juste à gauche de la caisse.
Et puis surtout, Patrick a été le premier vendeur de pipe de France à contacter Marco Biagini et à en être, pour l'instant, l'unique revendeur en France. Le seul. Les autres se contentent de ce qu'ils ont.
Si vous avez envie d'en savoir plus, cliquez sur le titre : Magie ! Vous serez transportés, dans tous les sens du terme, en lisant son interview pour la Revue des Tabacs, reproduite sur le site. Juste au-dessus, le lien pour aller sur son site.
Et en lisant jusqu'au bout, vous pourrez même avoir un aperçu du choix de tabacs qu'il propose.
Patrick m'avait d'ailleurs dit qu'il s'apprêtait à tester, pour la seconde fois, l'ensemble des mélanges qu'il a en boutique, histoire de savoir de quoi il parle.
Alors vous voyez, tout n'est pas perdu, nous avons encore des types curieux, consciencieux, et qui poussent même la gentillesse jusqu'à accompagner chaque pipe commandée d'un petit cadeau.

14 juin 2006

Dernières nouvelles

C'est bien gentil ce coup des commentaires, mais je ne suis pas sur que les personnes à qui je réponds le sachent. Donc, je tenais à dire qu'en règle générale, je réponds le plus possible aux personnes qui ont la gentillesse de m'écrire.

D'autre part, quelques jours après avoir acheté le Capstan à la Civette, j'y suis retourné. Je suis tombé sur d'autres vendeuses, qui m'ont bien donné une boîte de Capstan.... ouverte ! Dommage qu'elles n'aient pas cru bon de me le signaler...

Ensuite, je me suis trouvé une nouvelle secrétaire : c'est bon de se sentir moins seul.

Pour finir, un membre du groupe a posé une question : un fumeur de pipe doit-il se déclarer comme fumeur auprès de son assurance ?
Question intéressante, qui mérite un autre message, et que je sois plus frais.
En attendant, je vais sortir mon Nightcap. Bonne nuit !

Le fumeur de pipe est-il normal ?


Très curieusement, le fumeur de pipe a une image vieillotte, pour ne pas dire rétrograde. L'idée de l'homme posé, bon vivant, ignorant du stress, que beaucoup voudrait nous faire avaler, a parfois aussi du mal à passer, mais on l'oppose à celle du nerveux fumeur de cigarette, qui n'a pas le vent en poupe.

J'ai une très mauvaise nouvelle : le fumeur de pipe est comme les autres, ni plus, ni moins.

Je parlais d'image rétrograde : là aussi, il faudrait nuancer. La majorité des fumeurs de pipe que nous croisons ne donnent pas l'impression de se connecter à Internet bien souvent, le mot mail les laisse froids, quand aux virus, ils les attrapent en hiver.
Mais combien d'autres fumeurs de pipe sont à la pointe ?
Beaucoup, il suffit de voir le nombre de visiteurs des forums, sites, blogs, pour se rendre vite compte qu'un fumeur averti en vaut deux.
Il y a d'ailleurs, comme beaucoup d'autres, une certaine fascination pour l'aspect technique de l'informatique. Je ne parle pas de ceux dont c'est le métier, mais des amateurs.
Je suis à chaque fois surpris de constater à quelle vitesse des discussions portées sur divers OS, sur les avantages des uns et des autres, peut vite se déclarer. Je dis se déclarer parce que ça va aussi vite qu'un incendie.

On peut montrer une belle pipe, annoncer l'arrivée d'un nouveau pipier, ça ne fait bondir personne, mais qu'un membre d'un forum parle d'un ennui avec son antivirus, là ça dépote !

L'utilisateur lambda d'un ordinateur embarquant Windows est très vite sujet à de certaines réflexions. Le fana de Mac et le linuxien vont rester aimable, mais on sent assez vite une pointe de pitié pour celui qui utilise un truc si mal fichu.
Au point que j'ai voulu un jour tenter l'expérience du libre, et téléchargé un butineur dont on dit beaucoup de bien à droite et à gauche. Le soir même, j'avais du faire une remise à zéro, relancer l'installation de XP, et me farcir pas mal de petites choses à remettre en place. J'ai su par la suite qu'il y avait justement une alerte de sécurité sur ce programme, que les bidouilleurs de virus commencent à regarder avec des yoeux doux...
Ca a été la seule fois où j'ai du procéder à une réinstallation du système, mais on m'a assuré quand même que bon, chez crosoft y a encore plus de virus, que c'était pas de chance, que rien ne vaut le libre, qu'en plus c'est gratuit, etc...
Bref, plein de messages de fumeurs avertis.
Déjà, rien qu'à lire ça, je sais que les irréductibles du monde libre vont avoir du mal à ne pas mettre leur grain de sel....

Mais voilà, le fait est là brutal, nous avons donc bien affaire à une frange de population tout à fait dans la norme.

Avez-vous pourtant noté comme le mot "débonnaire" revient souvent dans la description d'un fumeur de pipe ?
Ca semble beaucoup plus compliqué de trouver un non-fumeur débonnaire... et si jamais vous avez croisé dans votre vie un fumeur de cigarette débonnaire, merci de nous contacter au plus vite pour nous donner son signalement.
Un portrait robot peut-être affiché sur le site, pour faciliter les recherches.
Je peux même offrir une Chacom, en prime.

De même que l'on parle souvent de l'art de fumer la pipe.
Jamais de l'art de manger du boudin aux pommes.
Donc, fumer la pipe serait un art ? Voyons, restons calmes, tout ça ce sont des mots.
L'artiste, c'est le pipier, le créateur de pipe, ou le blender.
Parce que si c'est de l'art, alors, nous devrions tout arrêter : plus de pipe en bricolant, en jardinant, au travail, devant son ordinateur, non, non, isolez-vous, et fumez.
Vous pouvez même demander à vos enfants d'aller jouer dans la cave, pour ne pas déranger Papa.
Je dois d'ailleurs noter que cette notion d'art de fumer, je ne l'entends jamais chez un amateur averti, mais plutôt dans la bouche de ceux qui nettoient leur pipe marquée bruyère véritable tous les trente six du mois.

Séance de rattrapage ? Ou tentative de se démarquer ?
Il faut dire que le fumeur de pipe se sent parfois un peu seul : combien de pipes avez-vous croisé dans la rue aujourd'hui ? Alors voilà, puisque nous sommes si peu, puisque nous sommes même parfois décriés, nous tentons de redorer notre blason.
Et parfois maladroitement.
Je comprends très bien qu'on éprouve parfois le besoin de raconter ce que l'on ressent en fumant tel mélange dans telle pipe, parce qu'il y a des moments rares, et que les avis sur un tabac ou un pipier que l'on ne connaît pas sont toujours bons à prendre, mais de là à nous assurer que le Caporal que l'on vient de fumer dans sa BC Jules Verne est un pur moment de bonheur, puis à nous redire quel bonheur on a éprouvé à fumer ce sublime tabac dans une maïs, je trouve ça un peu longuet.
On connaît tous le Caporal, on a tous des BC, tous une maïs, pourquoi vouloir à tout prix nous faire croire que nous avons tout pour être heureux ?
Dois-je écrire un mot sur mon groupe de discussion à chaque fois que je fume mes Moretti ?

Et puis, je ne pense pas qu'il faille parler d'art alors que nous sommes parfois comparés à une espèce en voie de disparition.
Comprenez moi bien : nous devons rester accessible. Que nous soyons flattés de voir que notre tabac est apprécié, très bien, que notre pipe fait le tour de la table, parfait, d'ailleurs rendez-la moi, c'est pas un jouet, mais en quoi cela nous rendrait-il différents des autres ?
Parce qu'on a le coup de main, qu'on bourre sans y penser, nous serions des artistes ?
Quand j'étais jeune, il m'est arrivé de faire de la plongée sous-marine. Je me souviens que le responsable du petit club avait accueilli un jeune garçon, qui voulait faire son baptême de plongée, par ces mots : "c'est un métier, p'tit gars". Le p'tit gars est parti sans demander son reste.
Alors, ne soyons pas comme ce délicieux animateur de club, ne nous sentons pas artistes parce que nous fumons la pipe, inutile de nous sentir supérieur au fumeur de clopes... qui d'ailleurs si ça se trouve est bien meilleur informaticien que vous !
Ne donnons pas de leçons, montrons l'exemple.

Criez avec moi : Oui, je suis un homme comme les autres !

13 juin 2006

Mélanges de mélanges dans mélange

Presque une semaine de silence : tout simplement, je n'ai pas eu le temps, ni le courage, de venir écrire quelques mots ici. Physiquement, je n'étais pas loin d'être hors-service. Je dois avouer que ma tendance à m'emmêler les pinceaux s'en trouvait aggravée, voir les longs échanges suite au dernier article !
Mais comme nous avons fêté la dernière représentation hier (1090 représentations, tout juste !), je vais avoir un peu plus de temps devant moi, et pouvoir me reposer un peu.
Pas de mise à jour du site non plus, et j'espère pouvoir en faire une enfin, dimanche prochain.
Mais revenons à des choses plus sérieuses ;-)
Je me rends compte que bien souvent, il est de bon ton de ne pas fumer les mélanges que l'on trouve dans le commerce, tels quels.
Beaucoup de gens ont une propension, je dirais même une manie, à apporter leur petite touche à un travail fini.
Je ne parle pas d'ajouter un tabac pur à un mélange, non, je parle des petits chimistes qui se targuent d'améliorer un résultat final qui a demandé beaucoup d'essais, de travail.
Admettons par exemple, que vous fassiez un mélange composé d'un quart de Caporal export, d'un quart de gris, d'un quart d'Early Morning Pipe, et d'un quart de Saint-Claude Confrérie.
(celui-là, je suis bien sur que personne ne l'a fait, sinon, on pourrait croire que je vise quelqu'un en particulier).
Or ces quatre produits sont déjà en eux-mêmes des mélanges, finement dosés.
Pourquoi s'amuser à cela ?
Notez bien que je ne dis pas qu'ils sont tous mauvais, je n'ai jamais eu le courage de m'y atteler, j'en ai tout juste goûté quelques uns.
Jamais ces personnes ne s'amuseraient à dire : j'ai amélioré mon eau de toilette, voici la recette :
un quart de Shalimar, la moitié de Monsieur, et un quart de Fahrenheit !
Non, ça, jamais ça ne leur viendrait à l'idée.
Et pourtant...
Le plus étonnant, c'est que je n'entends jamais personne dire : bof, et pourquoi pas mettre une sardine dans une pêche au vin ? Non, ces recettes sont toujours accueillies avec de grand cris d'admiration.
Curieusement d'ailleurs, ces essais sont faits à partir de mélanges facilement trouvables en France. Quand on pense au choix disponible à l'international, n'est-il pas dommage de ne pas faire confiance à des gens dont c'est le métier ?
Ca s'appelle un blender - c'est la même chose que le "nez", en parfumerie.
Je le répéte, je parle là de mélange de mélanges.
Il me semble par contre assez intéressant de donner plus de place au composant d'un mélange, comme ajouter un peu de latakia, ou pour relever un goût qui peut sembler un peu plat.
Mais là, les exemples sont beaucoup plus rares.
D'ailleurs, si vous avez des recettes ?

07 juin 2006

Maniaques et incultes

Je passe hier après-midi à la Civette du Palais-Royal. Je demande comme d'habitude ces temps-ci une boîte de Capstan bleu. La vendeuse, charmante, me dit qu'ils ont été obligés de les retirer de la vitrine, parce qu'un client leur a dit que les boîtes n'étaient pas conformes.
Je pense de suite aux messages "sanitaires", mais c'est beaucoup mieux que ça. La vendeuse va dans l'arrière-boutique, et me ramène cette boîte.
Regardez bien : vous remarquez tout de suite, n'est-ce pas, ce qui ne va pas dans cette boîte, ce qui fait que le tabac n'est pas fumable ?
Non ?
Moi non plus, d'ailleurs, il a fallu me mettre les points sur les "i".
Avez-vous remarqué comme les feuilles du flake sont incurvées ? Soit les plaques ont été coupées à une taille plus grande que la normale, soit, lors de la mise en boîte, qui se fait à la main si je ne m'abuse, on a du insister pour rentrer le tout.
Eh bien, un client, qui fume du Capstan depuis vingt ans, est revenu ulcéré : la boîte n'est pas conforme, il n'a jamais vu ça, il veut une autre boîte.
Huit boîtes ouvertes de Capstan sont disponibles, depuis hier, à la Civette du Palais-Royal...
Je regrette beaucoup de n'avoir pas été sur place lors de l'incident, pour assister à l'ouverture de toutes ces boîtes, et au départ, furieux et désespéré, du maniaque.
Ce qui est le plus surprenant dans cette histoire d'ailleurs, c'est que les vendeurs et vendeuses n'ont rien trouvé à redire à tout ça.
Vous sortez une énormité, vous avez certainement beaucoup d'assurance, ou une grande gueule, ça fait vingt ans, et hop ! on retire un mélange de la vente.
Plus c'est gros, plus c'est bête, plus ça marche.
Il faut souhaiter que les boîtes restantes se vendront vite... Pendant quelques temps, j'irai au Pot à Tabac, qui n'est plus ce qu'il était, mais qui a du Capstan.
Voilà deux magasins parisiens qui se distinguent par leur choix, mais qui n'ont aucune éducation, ou aucune curiosité quand aux produits qu'ils proposent.
Je me souviens qu'un membre du Groupe était passé au Pot à Tabac, après le changement de propriétaire. Il savait y trouver de l'Escudo, j'en achetais moi-même régulièrement. Mais le temps ayant passé, ce mélange n'était plus disponible en France. Le nouveau patron, très sur de lui, lui avait dit ne pas connaître ce "truc exotique"...
Il n'avait pas acheté un métier, une passion, il avait acheté une clientèle... qui n'est plus si fidèle.

05 juin 2006

La gourde du détective



Voici ma calabash, avec son présentoir. Cette pipe fait bien sur immanquablement penser à Sherlock Holmes. De même qu'un fumeur de pipe droite va inévitablement s'entendre appeler Maigret, la pipe courbe, la gourd calabash, va rappeler Holmes.

C'est à un acteur que nous le devons.

De même que c'est à Raimu que nous devons la partie de cartes. Comme quoi, les acteurs ont parfois du bon sens, et même parfois des traits de génie.

Nous n'imaginons donc pas Holmes sans sa calabash, et il en va de même pour ses nombreux imitateurs, notamment Harry Dickson, les Sherlock Holmes américain, que nous devons à un écrivain belge.

Par extension, qui dit pipe dit souvent énigme policière. Je ne peux m'empêcher de vous parler du crime parfait, puisqu'il fait intervenir, bon nombre de fois, des fumeurs de pipe. Pour ceux que la question intéresse, je ne saurais trop conseiller la lecteure, ou la relecture, du Mystère de la Chambre Jaune, où le jeune Rouletabille fume la pipe, et une nouvelle non-fumeur, mais indispensable à tout futur criminel ou détective, Thérèse et Germaine, une courte histoire arrivée à Arsène Lupin.

On ne saurait aussi trop conseiller aux amateurs de crime en chambre close, les romans de John Dickson Carr, imbattable sur le sujet (meurtre inexplicable dans un ascenseur, dans une piscine, etc...) et ceux de celui que j'allais appeler son alter ego, ou son plus fervent admirateur, Paul Halter.

Egalement, les livres de Marcel Lanteaume, réédités au Masque. Marcel Lanteaume a écrit des meurtres en chambre close absolument incroyables ! mais pour son grand malheur et le notre, ses livres ne faisant pas recette, il a brûlé, un soir de désespoir, la dizaine de manuscrits en attente... Il n'en reste que deux ou trois.

Bref, toutes ces histoires sont pleines de fumeurs de pipe. De pipes pour les enquêteurs, de brûle-gueule pour les policiers.

Je ne parle pas du côté enquiquinant, pour ne pas dire plus, de Holmes et de ses cendres de cigarettes, de cigare et de pipe. Je parle d'atmosphère, d'ambiance, de réflexion, de soirées au coin du feu...

En ce qui concerne la calabash, je dois dire que je la fume peu. C'est amusant de temps à autres, mais on ne peut la tenir entre les dents, ou alors, allongé, calée sur la poitrine. Le plus curieux est de voir comment on procède pour donner cette forme à la courge.

J'ai connu un fumeur patient de calabash comme la mienne : il la fumait tous les soirs : la patine obtenue est splendide !

02 juin 2006

Gardons notre calme


Il m'est difficile d'écrire ces temps-ci : j'héberge mes parents, une fois n'est pas coutume, et la chambre, dont la porte reste ouverte, est juste à côté du bureau...
Or, décidément, je travaille bien mieux de nuit que de jour...
Il m'est difficile de répondre aux messages sur le groupe : ayant tenté d'installer la beta d'Office 2007, j'ai du revenir sur mes pas, et cela m'a occasionné une belle perte de temps.
Il m'est difficile de répondre aux messages sur Paypal, parce que je trouve ça moins intéressant que des messages sur des pipes...
Il est compliqué pour moi de mener à bien tout ce que je voudrais faire : pour tout dire, je fêtais mes quarantes ans tout rond hier, une floppée de coups de fil, dont un pour mon anniversaire ;-)
C'est amusant mais ça met en retard !
Un correspondant m'écrit que je devrais proposer une sorte de newsletter, une revue au format Pdf, j'y avais pensé avant de faire le site, mais bon : j'ai déjà pas mal de boulot avec le site, que mettrais-je dans ce bulletin ?
J'en ai vu quelques exemples qui ne m'ont pas donné envie de faire dans l'amateurisme, ça m'amuserait beaucoup de faire ça, mais qu'y mettre ?
Et où trouver le temps ?
Je dois réinstaller mon ancien ordinateur, utiliser enfin les photos de pipes que l'on m'avait envoyé, préparer les prochaines mises à jours, décrocher le téléphone, avoir plusieurs rendez-vous avec les assedic, préparer une lecture de pièce, déménager ma grand-mère, décrocher le téléphone, etc...
Pas étonnant que j'envie le type en haut à droite !