29 mai 2007

un bourre-pipe Ming-Kahuna


Curieusement, voilà un engin dont je ne crois pas avoir parlé ici. Et pourtant c'est indispensable. Je ne sors pas sans.
Et je commence de plus à en avoir une petite série. Et David m'en a offert un très beau, pour mon anniversaire - pour la pipe, je tiens le coup !
L'engin en question, c'est le bourre-pipe. Sur le blog d'un fumeur de pipe, n'en jamais parler, c'est tout de même curieux ! Sans bourre-pipe, le fumeur est tout nu si j'ose dire. Qui n'a pas essayé de bourrer sa pipe avec un trousseau de clef n'a aucune idée de ce que nous sommes peu de choses en ce bas monde.
Le péril m'est évité dorénavant, puisque mon briquet - celui-la j'en ai parlé - est muni d'un bourre-pipe, bien utile, notamment dans le cas où votre chat, venu s'allonger sur vous, a commencé par ronronner furieusement avant de s'offrir une petite sieste.
Celui que je vous montre aujourd'hui a été fait par Art Ruppelt, qui réalise les bourre-pipes Ming-Kahuna. Pourquoi ce nom d'ailleurs ? Je n'en sais rien, son site est plein de coins et de recoins, et si explication il y a elle ne m'a pas sauté aux yeux.
En attendant, il est très difficile de résister au coup de coeur quand on s'y promène.
Celui-la, c'est mon premier. Je l'ai depuis l'année dernière. Au début, je n'osais sortir avec, de peur de le perdre ou de l'abimer. il restait chez moi. Puis un jour je l'ai mis dans ma poche. Il ne l'a plus quittée. C'est une expression, il m'arrive de changer de pantalon, n'allez pas tirer de fausses conclusions, disons qu'il ne m'a plus quitté. Jusqu'à ce que, tout récemment, j'en achète un autre... qui l'a remplacé.
Il semble qu'Art travaille à partir de matières acryliques, mélanges de couleurs. il travaille aussi la bruyère, et l'ivoire.
En attendant il est parfois difficile de parler de ce genre d'accessoires. C'est le prix qui fait sursauter, encore que la plupart soient très abordables. Mais voilà, c'est un accessoire, donc pourquoi étaler un tel luxe, alors que le "tchèque" suffit bien ?
Heureusement, l'article de Fred Hanna, vous le trouverez en cliquant sur le titre, nous sauve, nous les innocents acheteurs de babioles. Il parle beaucoup mieux que moi de ces ustensiles, je vais donc faire bref, en attendant de vous montrer les suivants : le Kaiser de Pierre, les bourre-pipes de Marco Biagini, un autre Ming-Kahuna, un Tsuge, ceux de David...

18 mai 2007

Une pipe de David Enrique


Il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau...". J'ai écrit parfois sur le groupe que je n'aimais pas la forme poker. Or, voilà que l'année dernière, la pipe du groupe élue, proposée par Trever Talbert, est une poker. Je révise mon jugement à l'occasion. Et quelques temps plus tard, Erwin Van Hove commande à David Enrique une copie d'une poker particulière. La pipe est vue, montrée sur le site de David. Je lui demande à deux reprises si le modèle visible est disponible - à chaque fois c'est une commande. La poker a fait des petits. Je finis donc par passer à mon tour une commande à David, cette fois c'est une sablée. David s'amuse à me citer : " Je n'ai jamais vu une poker que l'on puisse garder en bouche, cela dit ;-) ". Et David de me répondre : " Tu te rappelles de ce mail, Guillaume ? Bientôt tu auras une poker que tu pourras garder en bouche ;-) ".

Cette poker, je l'ai reçue ce matin. Elle n'est pas venue seule, mais j'en parlerai plus tard.

Je peux la garder en bouche, effectivement : elle ne pèse que 27 grammes ! David me précise que c'est de la bruyère espagnole, agée de plus de vingt ans. Le tuyau est en ébonite, il contredit ceux qui pensent encore que seuls les tuyaux en acryliques sont brillants.

Alors je la bourre, et je la fume. Je pense que depuis la première pipe qu'il m'a envoyée, alors qu'il travaillait chez Chacom, depuis la Silex que j'ai déjà montrée dans ces pages, les progrès de David sont mieux que sensibles. C'est une véritable avancée. Cette première pipe, je la garde. Si un jour on me demande ce qu'on peut obtenir à force de travail, elle servira de base à ma démonstration.

J'en parle comme si c'était une pièce parfaite, mais je crois que David y verrait lui-même des choses à améliorer, bien certainement. C'est son travail. Le mien est plus facile, il consiste à profiter.

Comme je l'ai dit plusieurs fois, je n'aime pas faire des efforts. C'est fatiguant. Parfois même salissant. Cette pipe est donc faite pour moi. Elle se fume sans effort, et j'ai été bien surpris quand je me suis rendu compte que j'étais arrivé au bout.

Une de nos membres, qui s'est essayé à la taille d'un ébauchon prétourné, s'est rendu compte du travail que cela demande faire une pipe. Je crois que tous ceux qui se bouchent le nez en parlant des artisans pipiers, si chers et si snobs, devraient s'y essayer aussi. Chacun a le droit d'essayer de faire des pipes. Mais il ne suffit pas de s'arrêter aux compliments de la famille et des amis. il faut aller plus loin. Ca s'appelle le perfectionnisme. Ca n'est jamais ennuyeux, le perfectionnisme. On a toujours quelque chose à apprendre, et mieux à faire. Jusqu'à la fin de sa vie, le sculpteur Paul belmondo passait tous ses dimanches au Louvre, à regarder et à copier les maîtres.

J'ai dit que la poker n'est pas venue seule. J'avais en effet commandé une pipe à David pour mon anniversaire. Je lui avais donné carte blanche. Pour respecter la règle du jeu, je devrais donc attendre encore quelques jours...

En aurai-je le courage ?
Je pense que non !

08 mai 2007

Une pipe de Jody Davis


Aujourd'hui une pipe de Jody Davis. Voilà quelques temps qu'elle est en ma possession, je n'en ai pas parlé de suite, parce qu'il faut bien en garder de côté. Cette pipe, je la fume toujours avec autant de plaisir depuis qu'elle est arrivée. Je range mes pipes soit dans un grand ratelier, que vous avez vu, soit des des présentoirs pour quelques modèles, et enfin dans des pots à tabac, sur la table basse. J'ai quatre pots à tabacs. Mais cette pipe, j'ai du la ranger dans le pot tout à droite, celui qui est le plus éloigné de moi. D'abord, je dois me pencher quand je veux la prendre, et avant de faire quelque effort que ce soit, je prends le temps de la réflexion. Et puis là, parmi d'autres, je peux plus facilement l'oublier.

Et c'est difficile. Elle n'est pas datée, mais elle n'est pas du dernier printemps. Comme à chaque fois que j'achète une pipe estate, et que je m'extasie devant ses qualités, leur ex-propriétaire, Erwin en l'occurence, me confirme que "depuis il a encore progressé". Ce qui n'est pas plus mal, puisqu'ainsi je reste toujours curieux.

Le sablage n'est pas profond mais mis en valeur par des variations de teinte. Et puis elle a une particularité. De forme horn, le fourneau n'est pas percé en son centre. Mais le perçage est droit, ce qui fait que la partie du fourneau côté fumeur est plus fine que la partie la plus éloignée. On évite ainsi l'écueil de ces formes : soucis pour allumer sa pipe proprement et correctement, et pas de traces de carbones sur le haut du fourneau pendant le fumage.

Et quel fumage ! Impeccable, je ne saurais dire mieux. Jamais de glouglous, jamais de jus de pipe, elle fume sec, ce qui est bien meilleur pour le goût bien sur, mais aussi pour la santé. Cela est du aux soins extrèmes qu'apporte le pipier à ses réalisations.

Voilà, moi qui jusque là n'avait pu que montrer des pipes de Jody Davis exposées sur son site, je peux enfin avoir la joie de vous montrer la mienne.

Pour finir, la question de la bague : c'est de l'ivoire, mais quel ivoire ? je ne sais. Jody Davis dispose d'un stock d'ivoire d'éléphant, mais datant d'avant 1970, année de l'interdiction bienvenue de la chasse aux éléphants. C'est peut-être aussi de l'ivoire de mammouth, mais je peux assurer qu'on a tué ou blessé aucun mammouth pour réaliser cette bague ;-)

Les pipes de Jody Davis ne sont pas données, et c'est bien normal. Je ne saurais moi-même en acheter une neuve. Mais je ne peux que conseiller à mes lecteurs, s'ils en voient une d'occasion, de se précipiter dessus.