18 mai 2007

Une pipe de David Enrique


Il ne faut jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau...". J'ai écrit parfois sur le groupe que je n'aimais pas la forme poker. Or, voilà que l'année dernière, la pipe du groupe élue, proposée par Trever Talbert, est une poker. Je révise mon jugement à l'occasion. Et quelques temps plus tard, Erwin Van Hove commande à David Enrique une copie d'une poker particulière. La pipe est vue, montrée sur le site de David. Je lui demande à deux reprises si le modèle visible est disponible - à chaque fois c'est une commande. La poker a fait des petits. Je finis donc par passer à mon tour une commande à David, cette fois c'est une sablée. David s'amuse à me citer : " Je n'ai jamais vu une poker que l'on puisse garder en bouche, cela dit ;-) ". Et David de me répondre : " Tu te rappelles de ce mail, Guillaume ? Bientôt tu auras une poker que tu pourras garder en bouche ;-) ".

Cette poker, je l'ai reçue ce matin. Elle n'est pas venue seule, mais j'en parlerai plus tard.

Je peux la garder en bouche, effectivement : elle ne pèse que 27 grammes ! David me précise que c'est de la bruyère espagnole, agée de plus de vingt ans. Le tuyau est en ébonite, il contredit ceux qui pensent encore que seuls les tuyaux en acryliques sont brillants.

Alors je la bourre, et je la fume. Je pense que depuis la première pipe qu'il m'a envoyée, alors qu'il travaillait chez Chacom, depuis la Silex que j'ai déjà montrée dans ces pages, les progrès de David sont mieux que sensibles. C'est une véritable avancée. Cette première pipe, je la garde. Si un jour on me demande ce qu'on peut obtenir à force de travail, elle servira de base à ma démonstration.

J'en parle comme si c'était une pièce parfaite, mais je crois que David y verrait lui-même des choses à améliorer, bien certainement. C'est son travail. Le mien est plus facile, il consiste à profiter.

Comme je l'ai dit plusieurs fois, je n'aime pas faire des efforts. C'est fatiguant. Parfois même salissant. Cette pipe est donc faite pour moi. Elle se fume sans effort, et j'ai été bien surpris quand je me suis rendu compte que j'étais arrivé au bout.

Une de nos membres, qui s'est essayé à la taille d'un ébauchon prétourné, s'est rendu compte du travail que cela demande faire une pipe. Je crois que tous ceux qui se bouchent le nez en parlant des artisans pipiers, si chers et si snobs, devraient s'y essayer aussi. Chacun a le droit d'essayer de faire des pipes. Mais il ne suffit pas de s'arrêter aux compliments de la famille et des amis. il faut aller plus loin. Ca s'appelle le perfectionnisme. Ca n'est jamais ennuyeux, le perfectionnisme. On a toujours quelque chose à apprendre, et mieux à faire. Jusqu'à la fin de sa vie, le sculpteur Paul belmondo passait tous ses dimanches au Louvre, à regarder et à copier les maîtres.

J'ai dit que la poker n'est pas venue seule. J'avais en effet commandé une pipe à David pour mon anniversaire. Je lui avais donné carte blanche. Pour respecter la règle du jeu, je devrais donc attendre encore quelques jours...

En aurai-je le courage ?
Je pense que non !

3 commentaires:

Unknown a dit…

Waouww !
Superbe teinte, superbe forme, superbe texture du bois sablé...
Une pipe toute en finesse pour s'envoler au septième ciel !!!

Félicitations Guillaume.

Et tâche de tenir bon jusqu'à ton anniversaire... l'attente fait aussi partie du plaisir, mais tu le sais mieux que moi.

Jean-Luc

Anonyme a dit…

Bon anniversaire donc.
Les pokers, je ne peux pas. Elles me font irrésistiblement penser à un célèbre personnage de dessins animés grand amateur d'épinards. Je sais, c'est idiot.

Eric

Anonyme a dit…

Joli !

Décidément, David a vraiment sa place parmi les grands !

Longue carrière à lui, et quand à toi, Guillaume, savoure bien ton bonheur, petit veinard.

Et bon annif !