21 octobre 2013

Le grand écart de Pierre Morel


Lors de mon précédent passage dans ces parages, j’évoquais déjà des pipes de Pierre Morel.  Eh bien, je vais recommencer. Bien sûr, je me rends bien compte que le titre peut sembler bizarre. Grand écart, ça évoque une figure de gymnastique réclamant une souplesse certaine, les collants de danse, ça vous a un côté ballet, bref, même si je ne veux pas méjuger des qualités physiques de Pierre, je ne l’imagine bien évidemment pas travaillant à la barre, tous les matins, avant d’aller prendre son petit déjeuner bio.


Mais c’est qu’outre l’elephant foot que j’annonçais en toute fin du dernier billet, j’ai eu la chance de mettre la main sur une estate sablée de Pierre. De celles qu’il baptise Raptor. L’une d’entre elles m’était déjà passée sous le nez, il y a un certain temps. Celle-ci ne m’a pas échappée.


Je me retrouve donc avec deux pipes du même auteur, qui n’ont, en ce qui concerne leur apparence, strictement aucun rien à voir. Et je ne peux m’empêcher d’être encore surpris, sachant que ces deux-là viennent des mêmes mains.


J’aurais pu aussi titrer « Morel contre Morel », mais il ne s’agit pas d’un duel. Dans un duel, il y a un gagnant. Mais elles sont si dissemblables qu’en boxe, elles joueraient dans des catégories différentes. Poids plume pour la première, 40 grammes, et poids lourd pour la seconde, 104 grammes. Et puis finalement, s’il y a un gagnant dans l’histoire, c’est moi.


Pierre m’avait demandé de prêter attention au début, à l’elephant foot, craignant qu’elle ne chauffe. Mais elle est entre de bonnes mains. Après les premiers fumages, elle a pu se montrer en ville. C’est à ma connaissance la première elephant foot présentée sur son site. Qu’elle que soit les formes auxquelles il s’attaque, c’est toujours avec la même réussite et le même bonheur. J’ai l’impression que Pierre ne peut pas être pris en défaut, au cas où quelqu’un s’ingénierait à le piéger en lui demandant une forme particulière. Cela vaudrait d’ailleurs le coup de lui poser la question : il y aurait-il une forme dont il aurait tendance à se méfier comme de la peste ? Mis à part les croquis bizarroïdes qu’il pourrait recevoir de fans, persuadés qu’ils vont marquer le coup avec une forme jamais faite auparavant – et pour cause ?


Quant à la tomato sablée, étant déjà fumée, je n’ai pas eu à prendre de précautions particulières, et j’ai pu y aller franco. Vu son gabarit, pas question d’avoir les deux mains occupées. Ce n’est pas une pipe de clavier, plutôt une pipe de fauteuil. Et avec un large fourneau, autant avoir du temps devant soi. J’étais je dois dire, un peu dubitatif : la personne qui me l’a vendue m’avait dit que si finalement, je la trouvais trop grosse dondon, je pouvais la lui renvoyer. Mais elle tient bien sa place en main, et c’est peut-être son côté bonbonne qui rassure. Donc, je la garde. Le seul souci, c’est qu’à peine éteinte, je regrette de ne pas en avoir plus comme celle-là.


Et même si à les voir, on a l’impression qu’elles ne fréquentent pas le même monde, je peux vous assurer qu’elles s’entendent très bien.

D’autre part, un petit clin d’œil. J’ai pu me procurer sur un site d’enchères deux serre-livres réalisés par Morel père. Il me semble qu’ils ont leur place ici. J’avais déjà évoquée une sculpture signée Pehem, en notant un sens du trait, de l’efficacité, bref, cette élégance qui consiste à donner l’impression qu’il y a eu le minimum de travail. Voici donc ces deux ours. Je pense qu’on doit pouvoir en trouver d’autres. Je ne sais combien il y en a eu de réalisés, et d’ailleurs là n’est pas la question. Mais je crois que ce sont deux petits chefs-d’œuvre. Je ne leur ai pas encore trouvé de place, parce que je voudrais les avoir à vue. Ils passent donc de la table basse, au meuble télé. J’ai noté que mon chat apprécie de s’installer au milieu.


09 juillet 2013

Une Morel voyageuse


Comme j’ai pris mes aises, et que comme d’habitude voilà quelques mois que je n’ai pas fait acte de présence dans les parages, je ne vais pas vous balancer la ritournelle habituelle. Autant le dire de suite, je ne sais pas quand je repasserai. Je peux juste promettre, juré, craché, que je n’ai pas autant de temps que je le voudrais. Vous me direz que j’aurais pu placer quelques petites annonces, ou reprendre quelques articles de presse – mais je réserve ça à mon forum ( je vous ai dit que j’ai un forum ?). Mais bon, il est temps de prendre la plume, puisque j’avais promis à Pierre Morel une petite histoire.

Tout a commencé un beau jour, un américain me dit qu’il est intéressé par une pipe signée Morel. Il voudrait bien l’acheter. Mais il se demande si je prends Paypal, de combien sont les frais d’envoi, et l’âge du capitaine. Je lui réponds que c’est comme le Port-Salut, écrit dessus, mais je lui donne les renseignements demandés. Quelques temps se passent, et j’en profite pour signaler à Pierre qu’une de ses pipes va traverser l’Atlantique. Pierre me répond, désabusé, que les américains ne s’intéressent pas à ces pipes. Je reste confiant, et je me dis que Pierre va me demander, d’une voix émue, « mais, comment as-tu fait, mon bon  Guillaume ? ». Je peaufine ma réponse, sobre, mais néanmoins balancée. J’attends. De pied ferme.


Facebook est une chose terrible. On voit tout. Ce monsieur américain, qui m’avait posé tant de questions, est très occupé. Il est en vacances. En tout cas au bord d’une piscine. Il y a un cocktail devant lui. Avec une paille qui dépasse. Son sein gauche dépasse aussi, et repose sur le bord de la piscine. Le monsieur ne fait pas pitié. Mais je n’ai aucune nouvelle. Et comme je le vois qui s’intéresse à une autre pipe exhibée sur Facebook, et qu’il reprend les mêmes questions, je me permets de signaler qu’il est inutile de s’affoler, que questions ne vaut pas achat. Le monsieur s’excuse. Il a eu plein de soucis, notamment les études de sa fille, et son inscription dans une université. Je repense à la photo et constate qu’il a pris la peine de se remettre de toutes ses émotions. Je romps toutes relations avec le baigneur.

Et là, arrive un autre monsieur américain. Lui, je le connais. Il a déjà acheté une pipe de Pierre. Il en est très satisfait. Tellement qu’il en a acquéri une autre. Et voilà qu’il se décide pour deux pipes, celle dont je parle, et une autre, une pipe de l’Est. Je lui envoie les deux pipes. Le colis arrive. 


Mais, quand le diable s’en mêle … ah, malgré les mesures clairement affichées, la pipe de l’Est est vraiment par trop petite. Puis-je la lui échanger – contre une autre pipe de Pierre Morel ? Ben oui, je peux. Ca me fait même plaisir. Le monsieur est très content. Ben oui, il a 3 Morel !

Mais voilà. Je ne m’adresse pas ici aux célibataires endurcis, qui fument ce qu’ils veulent quand ils le veulent, parce que c’est comme ça, que c’est déjà dur d’être seul dans la vie et que donc il faut se consoler … non, me comprendront ceux qui vivent en couple … toutes ces pipes … ça fait beaucoup, et de temps à autres, il faut montrer patte blanche … Modus vivendi

Le monsieur m’écrit donc de nouveau en me disant que, s’il aime vraiment ces pipes, il faut qu’il se débarrasse de l’une d’entre elles. Le choix n’est pas encore fait. Je réponds que oui, que je la proposerai en estate.

Bon, après beaucoup de réflexions, il se décide. C’est à moment que m’arrive une nouvelle curieuse. Comprenez-moi bien : c’est une très bonne nouvelle – et en même temps, si je n’en avais pas entendu parler, tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais il va falloir que je me remette à travailler. J’avais oublié en quoi ça consiste. Evitez. C’est très fatigant. Mais ça permet de se faire quelques petits plaisirs, et j’essaierai d’en parler ici. En attendant, moi qui depuis des mois m’use les yeux à admirer des pipes de Pierre Morel, qui doit les photographier, les soigner, les cajoler, les cacher dans mon armoire parce qu’il ne faut pas se laisser tenter … je vais pouvoir me faire un petit plaisir … Vous m’avez compris ? Pour preuve, une image prise à la va-vite, juste pour montrer comme elle a pris de belles couleurs.


Mais l’histoire ne se finit pas là. J’ai des amis qui jouent au théâtre, et pour leur décor, ils ont besoin d’un portrait de famille. Et pour en assurer l’aspect ancestral, ils veulent que le personnage pose la pipe au bec. Comme ce sont des gens intelligents, ils pensent à moi, et me demandent de leur apporter une pipe pour la photo. Il faut que ce soit soigné, parce que ce tableau ne fait pas que rester au mur – mais là, je ne peux en dire plus. J’apporte donc cette Morel après lui avoir donné un petit coup de carnauba. Il a fallu retoucher le résultat final – le tuyau trop luisant donnait une tache blanche.

Je pense que vous serez nombreux à reconnaître la personne en-dessous - eh oui, un tableau de famille, au théâtre, c'est ça :


Urbain Cancelier est connu pour avoir martyrisé Jamel Debouze dans Le fabuleux destin d’Amélie Poulain. Comme il a une puissance vocale assez exceptionnelle, il est également connu pour avoir fait sauter les tympans d’une douzaine de régisseurs de théâtres parisiens. Pendant les entractes, il dévore un gigot - mais il sait également faire des ourlets. C’est lui qui donne à son personnage ce côté coquin, voire primesautier, qui saute aux yeux si l’on sait bien regarder. Si si, rapprochez-vous …

En attendant, on ne m’empêchera pas de rêver quelque peu à cette pipe voyageuse qui, partie de Saint-Claude, a gagné Paris, a traversé deux fois l’Atlantique, pour être applaudie tous les soirs sur une salle parisienne.

Je devrais parler d’une autre pipe de Pierre, qui vient d’arriver à la maison. Je suis à chaque fois surpris. C’est une e-foot. Un pied d’éléphant. Je n’ai jamais vu d’éléphant aussi gracieux, si ce n’est dans les dessins animés de Walt Disney. Mais je ne veux pas la gâcher. Je la traite comme une jeune fille, avec beaucoup de douceur et d’attentions. Je ne l’ai pas encore sortie en ville, mais ça ne saurait tarder.


20 février 2013

Fumeurs de Pipe, un gros mot ? ou Cachez ce site que je ne saurais voir



Depuis quelques années que coexistent le forum et le site Fumeurs de Pipe, il y a eu pas mal d’agitation dans le petit monde pipier français. De nouveaux forums se sont créés, parce qu’on allait voir ce qu’on allait voir, et comment qui faut faire. De fait, on ne compte plus les forums mort-nés, les forums abandonnés par leur créateur, les forums créés en réaction parce que des réflexions avaient déplu, des forums ouverts et fermés au bout de trois semaines, parce que finalement, ça faisait double emploi, etc. …

Il devient même difficile de s’y retrouver. De même, quand un forum consacré à la pipe s’ouvre, on est surpris de voir que la rubrique « Ici on cause de tout et de rien » est celle qui remporte le plus de suffrages.
On a même vu récemment des messages injurieux à l’encontre de l’administrateur d’un forum. Son auteur ? Le même qui avait déjà proféré x injures et mensonges sur des membres du forum Fumeurs de Pipe. Je me borne à constater qu’à l’époque, personne n’avait corrigé ses propos mensongers. C’était passé plutôt bien, mis à part deux ou trois remarques de membres qui, de fait, ont été mal vus ou mis à l’index. Mais voilà que cette fois, le gros menteur s’attaque verbalement à quelqu’un qui, à ce que j’ai cru comprendre, ne lui avait rien fait non plus – mais reste tout de même celui qui se fade le gros du boulot.

Intelligemment, l’administrateur en question n’a pas supprimé ces messages : il les a laissés, au vu et au su de tous. Après tout, les mêmes qui accusent les autres de ne pas assumer leurs propos ne devraient pas se plaindre que leur vomi reste étalé en place publique. Ce qui me surprend, c’est que tous ces gens qui ont hurlé au loup, avec raison, ne l’aient pas fait avant. Le crétin qui balance des injures à tort et à travers est le premier responsable – mais il ne fallait pas l’encourager. Il ne fallait pas lui laisser la bride sur le cou. Quand il se répandait en immondices sur « d’autres personnes, sur d’autres forums, suivez mon regard », ne fallait-il pas déjà mettre le holà ?

Cela dit, la morale reste sauve : le monsieur ira déverser sa fiente ailleurs. Il sera accueilli à bras ouverts, et, trop content d’avoir un membre de plus, on le laissera dire ce qu’il veut. Jusqu’à ce qu’il s’attaque au personnel du forum nouveau. Et ça recommencera …

Mais c’est de l’anecdote.

Vous en voulez une autre ? J’en avais parlé il y a quelques années. J’achète sur Ebay une pipe de Kharlamov, pipier dont à l’époque personne n’avait entendu parler. Ne voilà-t-il pas qu’un membre émérite du forum numéro 12bis (je vous l’ai dit, je m’y perds, et j’ai autre chose à faire qu’un historique), qui m’accusait de venir glaner des informations, en douce, sous une identité cachée, annonce fièrement, deux jours plus tard, qu’il a découvert, à lui tout seul comme un grand, un pipier : Kharlamov. Bon, à ce point, c’était tellement énorme que ça en devenait rigolo.

Mais l’histoire continue. L’avantage des forums, c’est que vous n’êtes pas obligé de recopier intégralement un lien, du genre : http://www.fumeursdepipe.net/index2.htm. Vous pouvez parfaitement cacher cette adresse sous un autre mot. Par exemple : Ici. Ou . Vous cliquez, c’est pareil. La grosse différence, c’est qu’en procédant ainsi, vous évitez de dire des gros mots. Oui, parce que http://www.fumeursdepipe.net/xxxxxxx.htm c’est ennuyeux. On lit bien : fumeursdepipe.net. Et ça, c’est mal. Parce qu’on ne peut pas dans le même temps cracher sur des articles et leurs auteurs, et en même temps crier de joie en citant des liens vers ce même site, parce que c’est une mine, qu’il y a plein de trucs.

On ne peut pas, alors qu’on évite soigneusement de citer fumeursdepipe.net/ dans la liste des sites consacrés à la pipe, aller donner la même adresse à droite et à gauche. Alors on se contente de citer un pipier, découvert suite à une récente mise à jours de Fumeurs de Pipe, on va même jusqu’à récupérer la photo dudit pipier sur le site, facilement reconnaissable parce que le webmaistre a cette coquetterie d’arrondir les angles, recopier le petit topo à son sujet, mais, tout ça, surtout, sans citer ses sources.

Tout ça en protestant quand, à la suite d’une scission, une partie des membres est allé créer un forum numéro 25 ter, en étant persuadé que ça ne sont pas des façons de faire. Comment,  partir comme ça, sur un coup de tête, écrire en privé aux membres pour leur demander de s’inscrire, éviter soigneusement de citer le forum d’où l’on vient, tout en précisant qu’on va faire mieux, avec de l’honneur, de la gentillesse, du sérieux, de la camaraderie, de la franche rigolade, etc. … Bref, vous avez quitté l’Enfer – même s’il vous a fallu du temps pour vous e rendre compte – et vous souhaitez la bienvenue au jardin d’Eden.  Autant dire que ceux qui restent sont atterrés par de tels procédés. Mais aucune importance : ils continueront leur bonhomme de chemin, en continuant à taper sur les écrits qui ne leur plaisent pas, mais en se gardant bien d’en remercier leurs auteurs quand ça leur convient.

Tout ça resterait dans le domaine du ridicule si on oubliait que les pages citées représentent du travail. Travail d’un auteur, ou travail de plusieurs membres qui enrichissent une base de données. Bien sûr, ces informations sont à la disposition de tous, c’est le principe – mais pourquoi le cacher ? Pourquoi nier, pourquoi vouloir cacher des évidences ? En même temps, quand on n’a pas d’idées, quand on ne prend pas la peine de retrousser ses manches, autant profiter du travail des autres. Et puis, on ne vole qu’aux riches …

Alors, j’en profite pour rassurer les autruches, qui se cachent la tête dans le sable pour ne rien voir, il y a encore plein de liens, plein de pages, pleins de pipiers recensés, plein de pipiers à venir, plein d’affiches, plein d’images. Vous allez pouvoir annoncer des découvertes. Et on va vous remercier. Et vous féliciter. Tout en crachant sur ceux qui n’aiment pas les tabacs que vous aimez, les pipiers que vous croyez défendre. Des fois, je vous envie. Comme vous, j’aime bien mon confort. Et puis, c’est sans danger.

Pour revenir à des choses plus sérieuses, il y a de cela quelques années, je m’étais offert cette magnifique volcano de Rad Davis. 


Hélas, trois fois zélas, j’ai dû la revendre. J’ai bien regretté cette pipe. Et voilà que, sur le site du Cadre Noir, se présente une pipe du même, la même forme, bref, le même genre. Arf. N’écoutant que mon courage, j’écris à Patrick Cornu, qui me réponds très gentiment qu’il peut attendre un chèque en bois quelques jours, qu’en attendant, la pipe fait un passage au sel. Le chèque en bois est parti. Et la pipe est bien arrivée. J’ai l’impression de retrouver la petite sœur de l’autre !


J’ai acheté tout de même, depuis le temps, pas mal de pipes estates à des revendeurs. Qu’elles arrivent aussi bien soignées est assez rare pour être noté. La volcano s’entend bien avec les virginie. Ca tombe bien, moi aussi.

03 décembre 2012

Les pipes du capitaine Nemo

Non, le capitaine Nemo ne fumait pas la pipe, mais plutôt des cigares faits avec des algues, mais on peut rêver, n'est-ce pas ?


Au début de cette année, je suis contacté, via le site, par Mickaël Ourghanlian, ébéniste-coffretier. Ce monsieur charmant a un projet en commun avec l'illustrateur Didier Graffet : réaliser ce qui pourrait être le nécessaire de marine du capitaine Nemo. Et il cherche un artisan capable de réaliser une pipe figurant le capitaine.

Voilà un projet bien intéressant. Reste à trouver les artisans en questions. Je lui signale que michail Revyagin a déjà réalisé une pipe Nautilus, mais rien à voir avec une pipe figurative. Des croquis sont déjà réalisés. 





Comme il y a hésitation entre l'écume et la bruyère, nous commençons par l'écume : je lui conseille de contacter Fikri Baki, via Deniz Ural, de ma part. Et comme j'hésite par contre pour la réalisation du projet en bruyère, c'est Pierre Morel qui conseille Roger Vincent.

Le temps passe. C'est que ce coffret ne s'arrête pas aux pipes, il y a aussi ciseaux, couverts, etc. ... et surtout la pièce maîtresse, le coffret.

Mickaël Ourghanlian vient de me le confirmer : tout est prêt, et l'on pourra voir tous ces magnifiques objets à la galerie Daniel Maghen, à Paris, à partir du vendredi 7 décembre. (http://www.danielmaghen.com/fr/index.htm)

En attendant, et pour ceux qui ne pourraient s'y rendre, on pourra trouver une galerie de photos en cliquant Ici.

Pour voir ces deux superbes pipes, je vous laisse faire le voyage.

Jules Verne et son capitaine n'ont pas fini de nous faire rêver. De quoi donner envie de relire 20 000 mille lieues sous les mers, et l'Ile mystérieuse, une bonne pipe au bec - et de se réjouir avec Pencroft :




13 novembre 2012

Préparatifs


Voilà, il semblerait que ce soit prêt. Le Forum Fumeurs de Pipe va fêter dimanche ses dix ans. La table est prête. Le couvert est mis. La nappe soigneusement étalée. Le plat sera je l’espère servi chaud, et pour que ce soit plus tendre encore, il va mijoter encore quelques jours.

Il faut espérer maintenant que l’ascenseur ne tombe pas en panne ce jour-là, qu’il n’y ait pas de coupure de courant même si dîner aux chandelles a son charme, que les invitations partent au bon moment et arrivent à bon port.

C’est que maintenant, tout ce que je peux faire est d’épousseter un peu, d’ajouter quelques épices, et de maintenir tout cela à l’abri, en espérant qu’à l’ouverture des portes tout se passe bien.

Je me fais l’effet d’une feuille de flake passée au moulin inventé par Jean-Daniel Chambaz, dont j’ai la chance de posséder un exemplaire, et qui est bien utile.



Dimanche 18 novembre, dans les salles de cinéma parisiennes, c’est la Grande Journée des Enfants. Espérons qu’il n’y aura pas de casse à la récré ...

24 septembre 2012

Un bourre-pipe très aimant


Il ne fallait pas rien pour me faire sortir du bois. Bien sur, généralement, c'est le loup qui sort du bois, et je n'ai rien d'un loup. Ou alors un vieux loup à la fourrure mitée, bien fatigué par un long voyage. Ce qui explique pourquoi voilà si longtemps que je n'ai rien écrit sur ce blog. Ne comptez d'ailleurs pas sur moi cette fois encore, pour écrire que je suis bien désolé, mais que je reviendrai vite. Je n'en sais rien. Ou plutôt, je sais bien que ça n'est pas gagné. Il faut dire qu'on n'a pas toujours des choses intéressantes dire. Alors que, c'est vrai ça, je pourrais faire comme d'autres et sortir x billets sans aucun intérêt (J'en connais qui vont encore se sentir visés, mais qu'ils se rassurent, je ne les lis pas).

Et puis, pour tout dire, j'ai beaucoup de travail. Le Projet suit son cours. Mais ça, j'espère en parler plus tard.

Donc, il fallait bien quelque chose d'inhabituel, n'est-ce pas, pour me pousser à souffler un grand coup sur la couche de poussière qui recouvre ce blog. Les mauvais esprits diront que ça fait longtemps qu'il y a une grosse couche sur ce blog ... facile ... mais c'est cadeau.  D'autres esprits vifs, à l'oeil acéré, la jambe fine, le torse puissant etc. ... (je ne mégote pas avec mes fans) auront reconnu sur la photo un bourre-pipe.

Encore un, me direz-vous.
Mais non.
Que nenni.

Laissez-moi vous prendre par la main pour faire un bref voyage dans le temps, il y a un an. Je rencontre à Saint-Claude, lors d'une soirée privée, un géant avec un drôle de chapeau jaune sur le crane. Une fois enlevé le chapeau, je reconnais Pascal Riss. Je demande tout de suite un tabouret pour aller lui faire la bise, et nous causons. Pascal a une idée en tête. Il voudrait proposer un bourre-pipe qui ne demande pas à être vissé ou dévissé. Il voudrait que ça soit pratique. Que l'on puisse retirer le cache du tasse-braise d'un coup de pouce. Que malgré cela, le truc ne vous tombe pas des mains. Il songe à utiliser des aimants néodymes. Mais il se rend bien compte que ça ne va pas se faire tout seul. Quiconque a déjà utilisé des aimants néodymes comprendra. Ces petites bêtes peuvent être d'une puissance assez étonnante. Ca vous tient plusieurs kilos comme qui rigole. Il faut donc faire en sorte que ce nouveau bourre-pipe soit accessible à tous, et pas réservé à Musclor, Monsieur Propre, voire Hulk.

Et Pascal a commencé à tester. Il devait tenir compte du fait qu'il n'y aurait pas un aimant, mais deux. Qu'un des deux devait être d'une puissance plus faible que le second, mais pas trop faible non plus. Il a donc commencé des tests, avec 80 aimants différents. Ca, c'est déjà une chose que je n'aurais jamais eu la patience de faire. J'aurais craqué. Mais Pascal, lui, y est arrivé.

Je suis l'heureux possesseur du premier exemplaire de ce système. Il est en aluminium anodisé, et en acrylique. Et je dois dire que depuis, je ne m'en sépare plus. J'avais déjà un modèle "noix" du même, que je garde dans mon sac à pipes, pour épater lors de mes sorties. Celui-ci ne me quitte pas. Parce que le fait est que c'est parfait.

Et pourtant, j'ai cherché un défaut. Je me suis amusé à le secouer dans tous les sens. Mais non, les parties aimantées ne se séparent que quand on le désire, et pas au petit bonheur la chance, ou par surprise. Avec ces modèles "noix", Pascal avait déjà, comme on dit, trouvé un "truc". Le petit quelque chose qui fait qu'un produit est à part. Et je crois bien que voilà le second "truc". Je pense qu'il devrait aller le proposer dans les magasins qui vendent des tours de magie.

Bien sur, Pascal va aussi en proposer en bois exotiques, parce qu'on ne se refait pas, et que c'est beau. Il a d'ailleurs déjà commencé. Voici une des premières images. On attend de voir les suivantes, sur le site ou le blog Sevenpipe, pour pouvoir mieux en profiter. 



02 février 2012

De bien belles photos de morta




En préambule, je dois d’abord présenter des excuses pour être resté aussi longtemps absent de ces pages. J’ai été assez occupé ailleurs. Et il faut dire aussi que je ne suis plus ce que j’étais. J’ai dû arrêter le ju-jitsu et la capoeira. Fini, la course à pieds, le dimanche, sur les falaises d’Etretat. Même plus le temps de faire du base-jump avec les potes.

Et pourtant, j’en ai des choses à raconter : la pipe du groupe, la tombola, et toutes ces petites choses amusantes qui se passent dans le petit monde de l’internet pipier.

Mais je me dois tout d’abord de donner un petit coup de chapeau, et un clin d’œil, à David Enrique et Trever Talbert. Grâce à eux, la page « Morta » du site a été remise à neuf. Enfin, grâce à eux, entre autres, puisqu’il ne faudrait pas que j’oublie de remercier celui qui a sans doute pensé qu’il avait encore un moyen de me contrarier, alors qu’il n’a fait que m’ôter une petite épine du pied.

Résumons : il y a 9 ans, j’ouvre le site Fumeurs de Pipe, avec une page sur le morta. A l’époque, ça restait rare, mais je tenais à en parler, Trever en proposait, et ça faisait beaucoup parler. J’avais donc récupéré deux photos, prises par un membre du groupe de discussion. Ce membre ne s’était pas manifesté à l’époque pour faire montre d’une quelconque contrariété. Ses photos représentaient les blocs de morta conservés par Trever dans son atelier. Blocs qu’il avait récupéré suite à son rachat de l’atelier de Patrice Sébilo, qui lui-même devait les tenir de Paul Martel, son prédécesseur. C’étaient des photos de vacances, qui montraient bien ce qu’elles voulaient montrer, mais n’étaient pas des chefs-d’œuvre. Ca n’est d’ailleurs pas ce qu’on leur demandait.

Toujours est-il qu’il m’était venu une ou deux fois à l’idée de remplacer ces photos, mais le manque de temps aidant, elles étaient restées affichées. Leur auteur, qui avait claqué la porte avec fracas, et était revenu, avant que je ne supprime son inscription, avait fondé un autre forum, où enfin on ne lui apportait pas la contradiction. Forum qu’il a abandonné, sans même un petit mot d’adieu. Mais malgré le temps qui passait, jamais il n’avait émis la moindre réserve quant à leur présence sur le site.

Or, un beau jour, mon téléphone sonne. Un numéro s’affiche, que je ne reconnais pas. (je me méfie toujours, c’est soit pour me proposer la pose de fenêtres à double vitrage, soit c’est mon banquier). Je m’apprête à ne pas décrocher, mais, très vite, la sonnerie s’arrête. Puis, de suite, nouvel appel, avec cette fois un numéro caché. Par curiosité, je décroche, et la personne, l’auteur de ces photos donc, se présente et me demande, jovialement, comment ça va ? Je dois dire que je suis surpris du culot. Cette personne tient à mon sujet des propos si peu amènes que je ne m’attends pas à ce qu’il me parle avec un grand sourire - ne manque plus que la claque dans le dos. Puis son ton devient un peu plus sérieux, il me demande d’enlever un article de lui, qui avait paru dans la défunte revue PipeMag, et ces photos, qui, me dit-il avec cette fois moins d’assurance dans la voix, ont été placées là sans l’accord de leur auteur. Sans l’accord de leur auteur, qui était tout à fait au courant, me semble … comment dire … un peu gros ? Mais comme il ne faut pas contrarier certaines personnes, je réponds que je les supprimerai avec plaisir, et je raccroche.

Mais il se trouve que j’ai une vie. Ca peut sembler bête comme ça, mais je me dis que si quelqu’un a attendu huit ans, il pourra bien attendre quelques jours. Et puis, je n’aime pas cette façon de procéder. Je me livre donc à mes activités habituelles. Le lendemain, je ne sais plus trop, mais là aussi, j’étais très occupé. Le surlendemain, je reçois un mail, sur un ton glacé, cérémonieux, et limite menaçant. Le monsieur va me coller un huissier sur le dos. Il transmet à son avocat. Copie jointe également à son père, avocat spécialisé dans le domaine financier (je ne vois pas le rapport, mais bon).  Je sens bien que le monsieur n’est pas content que je n’ai pas obéi à son claquement de doigt. Quand je disais qu’il ne fallait pas le contrarier. Bon, étais-je obligé de lui répondre en commençant par « Mon petit chou » ? Devais-je ajouter que puisqu’il l’avait dit à son Papa, j’allais le dire à ma Maman ? Non. Peut-être est-ce le changement si net du ton employé, entre le coup de fil « sympa » et la menace écrite, qui m’a troublé ?

D’ailleurs, pour être sûr, j’ai transmis copie de ses mails sur mon forum, en me disant que peut-être c’était moi qui me trompais ? Mais il semble que non, il était tout à fait inutile de monter sur ces grands chevaux. Je supprime donc ce qu’il faut supprimer, ce qui n’a pas demandé beaucoup de temps. Et comme j’étais donc à la recherche de photos, j’écris sur mon forum que je vais demander à David et à Trever s’ils n’auraient pas quelques photos de morta qu’ils pourraient me refiler.

J’en trouve deux superbes sur le blog de David. Qui m’en signale une autre. Je prends aussi. Puis, Trever m’écrit pour s’excuser, il était malade – Trever et Emily soignent les gros rhumes au chouchen, voilà une bonne médication. Trever me dit que bien sur je peux prendre les photos que je veux, et que ça n’est pas la peine de demander.

Je voudrais mettre le doigt ici sur deux façons de faire. J’ai déjà parlé de la première. Je vais aborder la seconde. Il est reconnu que les photos que l’on peut voir sur les sites de David et de Trever sont au-dessus du lot. C’est beau. C’est sobre. Et je n’ai jamais entendu quelqu’un se plaindre que ce qu’il a reçu ne correspond pas à ce qu’il avait vu. Exercice pas facile, que j’aimerais bien réussir aussi bien. Non seulement ces deux pipiers n’ont pas hésité, je peux même dire qu’ils m’ont ouvert grand leurs portes. Il y a des gens généreux, comme ça. Et surtout, on ne m’a posé aucune condition. Aucune. Pas de truc du genre : je veux bien te prêter mes chefs d’œuvre, mais j’aimerais assez que ma signature s’affiche en-dessous, en lettres d’or si possible. Et même si ça peut clignoter, c’est un plus. Du coup, j’ai signalé les auteurs des images. Ca, c’est parce que j’ai une réputation de type contrariant à soutenir. Je dois préciser d’ailleurs que jamais un pipier ne m’a demandé de signaler qu’il était l’auteur de ses photos. Tout juste, quand ces photos sont de la main d’un ami, ou d’un vrai photographe, m’ont-ils gentiment demandé de le signaler. Non, pour avoir quelqu’un qui se plaint de la présence de ses photos sur mon site, et passe à la menace, il fallait que ce soit des photos prises en vacances. Mais je ne veux dire pas en dire du mal. Comme je l’écrivais plus haut, je tiens à remercier cette personne : grâce à elle, j’ai enfin pu refaire cette page, et grâce aux talents des photographes, elle est beaucoup plus belle à présent.

Si vous en voulez la preuve, il suffit de cliquer sur Morta.

Je vais essayer de revenir plus vite, en attendant, pour me détendre, je vais écouter un peu de musique. Du Moussorgski. Une nuit sur le Mont Chauve, ça s’appelle.