30 août 2006

la Confrérie a 40 ans



J'y avais fait allusion il y a quelques temps, je m'étais permis d'écrire à un "maître-pipier", en l'occurence le dirigeant d'une fabrique de Saint-Claude, pour lui demander ce qu'il en était.
Pas de réponse.
Je veux parler d'un petit événement tout de même : la Confrérie des Maîtres-Pipiers de Saint-Claude a quarante ans cette année.
Outre le fait qu'elle "intronise", au cours de cérémonies dites "chapitres", des fumeurs de tous horizons, la Confrérie a pour but de donner le plus possible de réclame à la pipe en général, et à celle de Saint-Claude en particulier bien sur.
Chaque année, les sociétés pipières de Saint-Claude sortent leur carnet de chèque.
Je suppose qu'ils attendent un retour sur leur vente.
Ici, je sens qu'il faut tout de suite que je fasse une petite mise au point. On va encore dire que je critique Saint-Claude, son milieu, les gens qui y travaillent, le goût de l'eau, ce qu'on y mange, la couleur du ciel, parce que c'est français, parce que c'est Saint-Claude.
Chose bizarre, si j'émets une critique à ce sujet, on en tient beaucoup plus compte que si un fumeur de bouffardes, fier de sa bonne grosse pipe et de son paquet de gris, émet des réserves sur les derniers modèles de pipe sanclaudiennes.
De bons esprits ont bien voulu me montrer du doigt, et tant qu'à faire, me mettre à l'index.
On s'occupe comme on peut.
Simplement, je voudrais rappeler ceci : je n'ai rien à gagner dans ces affaires. Je ne cherche pas d'honneur, pas de cadeaux, et surtout pas à être reconnu parmi certaines petites chapelles.
Simplement, j'avais voulu, il y a quelques années, créer un site internet un peu complet sur la pipe. Il n'y avait en France à l'époque que quelques sites personnels, et aucun forum.
J'ai commencé par un forum, j'ai bien eu raison, et deux ans après, j'ai pu ouvrir le site que, jeune fumeur, j'aurais été enchanté de découvrir.
Tout cela demande de l'argent et du temps.
Je ne me plains pas, c'est juste un petit rappel.
Je veux donc simplement signaler que quand je parle de la Confrérie de Saint-Claude, c'est en toute liberté. Je n'en fais pas partie, et je n'y ai jamais pensé.
Je connais des gens qui en font partie, en sont fiers, et ils ont bien raison. Simplement, comme on dit, "ça n'est pas mon truc".
Qu'on aille pas croire non plus que je suis contre, par principe.
Par principe, tout ce qui peut faire parler de la pipe, en cette mauvaise époque pour nous fumeurs, est bel et bon.
Ceci posé, je pose la question : à quoi sert la Confrérie des Maîtres-Pipiers de Saint-Claude ?
A faire parler de la pipe ? Cela peut se faire lors de l'intronisation du Premier Fumeur : celui-ci est une personnalité connue des médias et du public, et on souhaite bien sur que la photo de la personnalité, pipe au bec, circule le plus possible.
Ca n'est pas facile, d'ailleurs. Politiquement, n'oublions pas que fumer n'est pas correct. D'ou le fait que voir un homme politique de nos jours, bouffarde au bec, soit aussi difficile à trouver qu'une Nordh à un prix abordable. D'autres part, certaines personnalités, du spectacle ou du sport, ne veulent pas fâcher leurs amis. On ne peut s'empêcher de se demander si le désistement de dernière minute de David Douillet, en 2003, n'était pas du au fait de son amitié avec un Président de la République attaché à la lutte contre le tabac... Forcément, un double médaillé d'or aux jeux olympiques, qui fume, ça la fiche mal... !
Donc, voilà une nouvelle difficulté à résoudre.
Cette année, donc, quarantième anniversaire, qui sera le fumeur de l'année ? Il y en a-t-il un ?
Sais pas.
Silence radio.
Bon.
Pourquoi pas un livre, regroupant des textes ou des interviews de ces fameux Fumeurs de l'année ?
Combien de revues autont été contactées pour l'occasion ?
Il y a une personne qui me semble-t-il, aurait du être contactée par cette Confrérie. Cela aurait été de sa part une signe fort d'ouverture d'esprit, et de curiosité.
Cette personne, c'est le pipier Trever Talbert.
Voilà un américain qui présente deux pipes à un concours organisé par une revue, la meilleur sur le sujet. Il remporte deux premiers prix. Bientôt, on s'arrache ses pipes dans le petit microcosme d'amateurs. Et le voilà qui plie bagages, et vient s'installer en France. N'aurait-on pas du lui ouvrir grands les bras ? Faciliter son installation ? Même lui proposer un contrat ? Tout au moins l'inviter à venir, histoire de discuter, d'échanger ?
Ben non.
M'en vient une autre : Rolando Negoita, gagnant du concours lancé par BC.
Je commençais par dire que j'avais contacté le dirigeant d'une société sanclaudienne. Il est lui-même "Maître-Pipier", paraît-il. C'est ainsi qu'il est présenté dans certaine revue. Bon. On peut voir ses pipes ? Non. Je suppose qu'il connaît bien la question, je le pense et le souhaite d'ailleurs, mais de là à faire une pipe ?
Il n'est donc pas indispensable d'être pipier pour être Maître-Pipier.
Bon.
Donc la Confrérie va poursuivre je suppose, ses intronisations cette année.
C'est en quelque sorte une cérémonie de confirmation, pour ceux qui sont déjà fumeurs de pipe.
C'est un peu là un des aspects du problème.
A quoi sert de dire à des fumeurs de pipe : c'est bon, c'est confirmé, vous avez le papier façon parchemin, qui dit que vous êtes fumeur de pipe.
Ne faudrait-il pas chercher à toucher par exemple, les fumeurs de cigarettes ?
Combien de temps les maisons sanclaudiennes vont-elles sponsoriser ces activités ?
Je connais quelques confrères : j'ai l'impression qu'ils font beaucoup plus pour la pipe que la Confrérie elle-même. N'est-ce pas le monde à l'envers ?
Ces personnes n'auraient-elles pas fait les mêmes choses si elles n'avaient pas été intronisées ? Bien sur que si !
Alors ?
Ne faudrait-il pas ranger les coiffes, les robes de chambres, les tabourets, et chercher d'autres voies ?

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