05 juin 2006

La gourde du détective



Voici ma calabash, avec son présentoir. Cette pipe fait bien sur immanquablement penser à Sherlock Holmes. De même qu'un fumeur de pipe droite va inévitablement s'entendre appeler Maigret, la pipe courbe, la gourd calabash, va rappeler Holmes.

C'est à un acteur que nous le devons.

De même que c'est à Raimu que nous devons la partie de cartes. Comme quoi, les acteurs ont parfois du bon sens, et même parfois des traits de génie.

Nous n'imaginons donc pas Holmes sans sa calabash, et il en va de même pour ses nombreux imitateurs, notamment Harry Dickson, les Sherlock Holmes américain, que nous devons à un écrivain belge.

Par extension, qui dit pipe dit souvent énigme policière. Je ne peux m'empêcher de vous parler du crime parfait, puisqu'il fait intervenir, bon nombre de fois, des fumeurs de pipe. Pour ceux que la question intéresse, je ne saurais trop conseiller la lecteure, ou la relecture, du Mystère de la Chambre Jaune, où le jeune Rouletabille fume la pipe, et une nouvelle non-fumeur, mais indispensable à tout futur criminel ou détective, Thérèse et Germaine, une courte histoire arrivée à Arsène Lupin.

On ne saurait aussi trop conseiller aux amateurs de crime en chambre close, les romans de John Dickson Carr, imbattable sur le sujet (meurtre inexplicable dans un ascenseur, dans une piscine, etc...) et ceux de celui que j'allais appeler son alter ego, ou son plus fervent admirateur, Paul Halter.

Egalement, les livres de Marcel Lanteaume, réédités au Masque. Marcel Lanteaume a écrit des meurtres en chambre close absolument incroyables ! mais pour son grand malheur et le notre, ses livres ne faisant pas recette, il a brûlé, un soir de désespoir, la dizaine de manuscrits en attente... Il n'en reste que deux ou trois.

Bref, toutes ces histoires sont pleines de fumeurs de pipe. De pipes pour les enquêteurs, de brûle-gueule pour les policiers.

Je ne parle pas du côté enquiquinant, pour ne pas dire plus, de Holmes et de ses cendres de cigarettes, de cigare et de pipe. Je parle d'atmosphère, d'ambiance, de réflexion, de soirées au coin du feu...

En ce qui concerne la calabash, je dois dire que je la fume peu. C'est amusant de temps à autres, mais on ne peut la tenir entre les dents, ou alors, allongé, calée sur la poitrine. Le plus curieux est de voir comment on procède pour donner cette forme à la courge.

J'ai connu un fumeur patient de calabash comme la mienne : il la fumait tous les soirs : la patine obtenue est splendide !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Il faut absolument lire cet article :

http://www.sshf.com/index.php3?dir=fr/articles&file=a_nicolas6
Quelle pipe pour Sherlock Holmes ?
Par Roland NICOLAS

mais tu dois sans doute le connaitre ;-)
pipephil

Anonyme a dit…

Bonjour,
"c'est le problème idéal pour trois pipes, et je vous demande de ne pas me distraire pendant cinquante minutes." in "la ligue des rouquins".
Sherlock bombardait comme un sauvage ou fumait de très petites pipes, en terre?
Cordialement, Pierre.
PLC

Anonyme a dit…

Bonsoir Guillaume,

Tu fais ici référence à l'acteur William Hooker Gillette je me souviens d'une suite d'articles publiés dans le célèbre "Ephéméris" TPSE (The Universal Coterie of Pipe Smokers) de Tom Dunn qui nous a malheureusement quitté cette année.

Il y avait une saga "William Gillette - The Man who was Sherlock Holmes" qui abordait en détail la vie de Gillette qui a popularisé le personnage de Holmes aux Etats-Unis. Créée en 1964 cette revue gratuite était entièrement réalisée à la main jusqu'à la fin des années 90 . Tous ses lecteurs pouvaient apporter leur pierre à l'édifice, financièrement et (ou) en rédigeant des articles. Je ne sais pas si ce "monument littéraire" va se poursuivre et si quelqu'un va reprendre le flambeau...

Bien amicalement,

Jean-Christophe