14 septembre 2006

Flammes et Fumées


Du temps où il n'était pas honteux de travailler pour les marchands de tabac, ou le Seita tenait encore la rampe, était éditée une revue appelée "Flammes et Fumées".
Revue fort bien faite, puisqu'au sommaire de ce numéro, par exemple, on pouvait trouver aussi bien un essai de psychologie du fumeur, une étude scientifique du fumeur, quelques notes d'histoire sur l'antitabagisme, le dixième salon du Seita, (où il n'était pas interdit de fumer), les nouvelles du personnel, des nouvelles du service culture, du service des tabacs, etc, etc, ...
Voilà le genre de revue, achetée notamment par les ouvriers du Seita, à qui l'on ne disait pas encore "c'est trop compliqué, vous allez pas suivre", comme cela se fait de nos jours à la télé dès qu'un intervenant dans un débat emploie un mot de trois syllabes. La pipe, les tabacs, étaient à l'honneur.
Je ne parle même pas des illustrations, très joliment choisies.
On pouvait même, ironiquement, se permettre d'afficher en couverture : "Défense de Fumer".
A force de penser que les gens ne pourraient pas comprendre, on finit par ne plus rien y comprendre soi-même. On ne sait rien, mais on parle haut et fort. On ne connaît rien, mais on a la bonne idée d'aller récupérer des avis et des idées à droite et à gauche, qu'on va répêter sans savoir le pourquoi du comment.
Avons-nous avancé ? Non, parce qu'au milieu des décombres, sont venues se méler des intérêts. Intérêts financiers, parfois, besoin de reconnaissance aussi, d'être "quelqu'un dans le milieu", comme si tout cela avait une importance, puisqu'après tout il ne s'agit que de pipes.
Les moutons bêlent et la caravane passe.
Le meilleur moyen peut-être d'en apprendre un peu plus, est de rester à l'écart des petites chapelles, pour ne pas dire des gourous, qui ne se mouillent pas mais font parler les autres dans leur sens.
On va encore s'étonner que j'ai l'air de vouloir écrire des articles pensants. Je rappelle à toutes fins utiles que ceci n'est qu'un blog, pas un recueil de pensées.
Alors on va peut-être me trouver tristoune, ou chagrin, mais je viens encore d'avoir un décès dans ma famille, et mon père est rentré dans un taxi. Ce qui est tout à fait son droit, si ça l'amuse, le problème est qu'il était à pied, et que le taxi ne l'a pas raté. Donc, un mois à marcher autant que possible en s'aidant de cannes, ce qui est fort agaçant.
D'où peut-être l'idée que courir plus vite que les autres pour monter sur l'estrade, et crier victoire, n'a déjà jamais été dans mes intentions, mais qu'en plus je deviens un peu indifférent à tout ça.
Tant que j'y suis, je voulais remercier les personnes qui suite à l'aventure de mon neveu, ont eu un mot gentil. Je n'ai pas pris le temps de leur répondre personnellement, qu'elle ne m'en veuillent pas, j'ai une grande lassitude. Mais les signes de vie sont toujours touchants.
Je constate d'ailleurs que les censeurs habituels se sont tenus à une grande discrétion à cet égard, eux qui disent en parlant de moi que "critiquer est plus facile" ;-)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Allez Guillaume, accroche toi, on est là ;-))
Je souhaite un rapide et complet rétablissement à ton Papa.
Bien amicalement et bonne pipe.
Au fait, si un jour tu as l'intention de descendre sur Dijon...

Bonne fumée.
Christophe

Anonyme a dit…

Courage... encore une sale épreuve à surmonter mais heureusement il y a aussi de bonnes choses en ce moment. Notamment le fait que tu vas pouvoir rencontrer Will Purdy très prochainement et également quelques nouvelles acquisitions. C'est déjà ça pour se consoler...

Amicalement
David

Anonyme a dit…

Un malheur arrive rarement seul ! J'espère sincèrement que tu vas maintenant entrer dans une période plus heureuse !