10 août 2007

les Pipes font leur show à Rheinbach


On a beaucoup parlé du pipe-show de Rheinbach, ces temps-ci. Et on a bien eu raison. C'était enfin l'occasion, pour nous Français, d'assister à ce type de manifestation sans devoir traverser l'atlantique. C'est la manifestation que nous aurions du avoir à Paris, si l'on avait un tant soit peu écouté les pipiers. Ce qu'un groupe d'édition a raté, un patron de restaurant l'a réussi.

Je ne vais pas redonner la liste des participants, on peut la retrouver sur le site d'Achim Frank, Pfeifenstudio.
Je me suis découvert un côté midinette que je ne me connaissais pas. Voir enfin, en chair et en os, tous ces artisans dont le travail fait rêver, c'est quelque chose. Il faut d'ailleurs saluer leur gentillesse et leur disponibilité. Car il n'y a rien de formel dans cette réunion. Ca rit, ça plaisante, ils trouvent normal après tout que quelques excités les prennent en photo. On peut voir les pipes, les toucher, les retourner, pas de problèmes.

Ce qui est frappant de prime abord, c'est la diversité des styles et des inspirations. Bien sur, il n'y a dans ce genre de salon que des gens prêts à faire des kilomètres pour trouver leur, ou leurs, pipes. Parce qu'enfin, acheter des pipes sur le net, c'est très bien, mais les recevoir de la main de leur auteur, c'est un souvenir en plus. José Manuel Lopes, qui a écrit le plus beau livre sur les artisans pipiers, m'avait dit un jour qu'il possédait des pipes de Michael Parks. Comme je lui demandais comment elles fumaient, il m'avait répondu qu'il ne le savait pas encore, qu'il attendait l'occasion de le rencontrer pour les fumer, pour la première fois, avec lui. Ca m'avait fort étonné sur le moment, j'admirais sa patience, mais je comprends mieux ce qu'il veut dire maintenant. Mais je crois aussi qu'un parfait étranger, un non-fumeur, pourrait parcourir les allées et ne pas s'ennuyer une seconde, pour peu qu'il apprécie les jolies choses.

C'était pour moi l'occasion, aussi, de retrouver des membres du groupe que je connaissais déjà, et de rencontrer, pour la première fois, de vieilles connaissances. Curieuse impression de serrer pour la première fois la main de quelqu'un qu'on a l'impression de connaître depuis longtemps déjà.
Des membres du groupe Fumeurs de Pipe avaient fait le voyage. Je me suis d'ailleurs amusé à faire un petit recensement. Derrière les tables, il y avait : David Enrique, Georges, Achim Frank, l'organisateur, Frank Axmacher, Trever Talbert, Love Geiger, et Martin Reck. Dans les allées, Erwin Van Hove, Alain Letulier, Pierre, Jean-Luc, Laurent, et moi. Nous étions donc treize membres du groupe. Pas mal ;-)
En écrivant ces lignes, je cherche déjà la photo qui va illustrer ce mot : il n'y en a aucune où l'on voit tout le monde. Finalement, je fais un emprunt à Georges : regardez-nous : comme le flash ne part pas, on eest un peu surpris. La distribution : de gauche à droite : Laurent, Pierre, Erwin, Georges, Martin Farrent qui attend Erwin, moi et Alain.

Je n'ai pu acheter aucune pipe. Je suis arrivé les poches percées. J'avais seulement un appareil photo. En cliquant sur le titre, vous pourrez en voir quelques unes.
Je me console, on se console comme on peut, en me disant que ça n'est pas plus mal d'ailleurs. Si j'avais pu faire des achats, j'aurais du faire un choix. Et j'aurais forcément eu des regrets. Je revois Jean-Luc hésiter longuement, faire des allers-retours, avec parfois une bonne nouvelle : une des pipes qu'il visait avait été vendue entretemps, ce qui limitait ses hésitations. Jean-Luc et Pierre qui m'ont gentiment apoorté du tabac, je ne suis pas sur de les avoir bien remerciés, ce genre d'attention me surprend toujours, et me touche. Vous noterez que je ne donne pas leurs noms complets, donner les noms et prénoms de personnes qui vous offrent du tabac s'apparentera bientôt à de la délation.

Plaisir de se retrouver entre nous, le temps d'un verre. Je dis seulement d'un verre, ou deux, je ne parle pas de la cantine. Je n'avais jamais mangé de saucisse aussi grosse ! Et ils ont un truc bizarre, qu'ils appellent du pain. J'avais apporté quelques pipes, histoire de faire de l'épate, mais quand Erwin a ouvert ses deux sacs à pipes, j'ai fait de la figuration.
Plaisir de voir David Enrique derrière sa table : il est facile à repérer, on dirait un lutin.
Passe un type, maigre, vêtu d'un tee-shirt, d'un bermuda, d'une casquette à visière, lunettes, visage mangé par la barbe : je farfouille dans ma poche à la recherche de monnaie, je m'arrête à temps, c'est Tom Eltang.
Discussion avec Georges, qui a encore quelques BBB, avis aux amateurs.
Echange plus sobre avec Trever, il me montre deux de ses pipes, qu'il décrit par un sifflement et un geste, je réponds par un sifflement, d'admiration.
Martin aussi a de belles choses en magasin, en voilà encore un avec qui je n'ai pu parler beaucoup, il y a du monde à sa table.
Poignée de main et franc sourire de Frank Axmacher, que je complimente maladroitement.
Erwin me fait remarquer la ressemblance de Paolo Becker avec ses pipes. Minceur, impression de fragilité, élégance.
Nanna Ivarsson est une splendeur.
Cronelius Maenz, on dirait un étudiant. Rainer Barbi parle, parle, parle. Axel Reichert apporte le même soin à polir ses pipes qu'à tailler sa moustache.
Erwin nous apprend à prononcer "Cavicchi", "Larry Roush" et "Love Geiger".
Pierre interviewe quelques uns d'entre nous pour un journal belge.
Jean-Luc cherche toujours sa pipe...

Nous repartons, Alain et moi. Alain et sa famille m'ont pris en charge tout le week-end. Je ne sais pas comment ils ont fait pour manger dimanche, je n'ai pas laissé grand chose !
Voilà quelques unes des raisons qui font que moi aussi, j'ai envie de parler de Rheinbach. Envie d'y retourner. Et même peut-être la prochaine fois qui sait, y passer la nuit. Et voilà pourquoi je vais à mon tour dire et répêter : venez, venez, ne ratez pas ça !
(à l'extrême limite, emportez votre manger pour le midi)

1 commentaire:

Unknown a dit…

Guillaume, je t'assure que je n'ai pas ressenti comme une bonne nouvelle le fait de me rendre compte que la Motitz qui me plaisait tant était déjà vendue...!
Mais tu as raison, quand on ne peut se décider, on s'en remet à la chance ou plutôt à la malchance...
Mais de toutes façons, on part de là avec une ou deux petites merveilles !!! Sauf les masochistes comme toi ou Pierre, qui fréquentent ces lieux sans un sou en poche, et ne font que souffrir...
Avec ta superbe Rad Davis, ta Will Purdy et ta Negoïta (à toi ou à Erwin?), tu faisais plus que de la figuration !

Jean-Luc, Westminster dans Enrique avec café