23 septembre 2010

Une golden billiard de Dirk Claessen


Voilà longtemps que je n'ai parlé ici d'une nouvelle arrivante, et pour cause. Si je voulais garder un certain rythme, je devrais parler des pipes dont je me sépare, contraint et forcé. Mais ce serait beaucoup plus triste.

Voilà donc un rayon de soleil ! Dernièrement, est arrivée à la Compagnie des Pipes la dernière fournée, si j'ose dire, de Dirk Claessen. Et comme à chaque fois qu'arrive un nouveau lot de pipes, d'emblée certaines pour moi sortent du lot. Cette fois, c'est cette petite "golden billiard". Dirk a bien fait de la prénommer "golden", cette petite pipe, c'est vraiment de l'or. Sa teinte n'est pas sans rappeler les Le Nuvole et Cavicchi. Et puis Dirk vient de s'installer un nouvel atelier, avec un compresseur, et ce sont ses premières sablées que je tiens entre les mains.

On a trop souvent tendance à employer des mots dont on détourne le sens : photographier cette pipe, la mesurer, n'a pas été un calvaire, il y a loin d'une croix à une pipe de 27 grammes. Mais enfin, il y a des fois où ces tâches sont plus amères que d'autres, parce qu'on sait bien que cette pipe, elle ne va pas faire long feu. On se dépêche d'en profiter. Et cette pipe, je l'ai bien regardée. La seule chose que je me suis retenu de faire, c'est de la porter en bouche. Mais c'était bien tentant.

Or donc, je photographie, filme, caresse, choye cette pipe. Vient le moment de la mise à jour. Et deux heures plus tard, commande de Claude Wyss. Claude avait passé la deuxième commande à la CdP, et c'était, déjà, une pipe de Dirk.

Il y a une chose qu'il faut bien savoir, pour peu que l'on s'intéresse à mon cas, c'est que plus une pipe me plait, plus je suis heureux de la voir partir vite. Bien sur, parce que comme cela je ne suis pas soumis à la tentation et aux regrets. Ensuite, parce que c'est toujours plaisant de voir qu'une pipe qu'on aime beaucoup est aimée par un autre. Là, la cerise sur le gâteau, c'est que cette pipe que j'aime tant, c'est Claude Wyss qui l'avait choisie.

Quand Claude Wyss choisit encore une fois une Claessen, c'est une bonne nouvelle pour nous, et pour Dirk. D'autant plus qu'il ne nous a pas attendu, et qu'il en a commandé d'autres à Dirk, directement.

L'avis d'alerte de stock, comme ils disent chez Paypal, arrive, et l'avis de paiement le suit. Je vois donc que c'est Claude qui est l'acheteur, et j'en suis ravi. Je le lui écris donc pour lui dire. Je suis vraiment enchanté qu'il ait choisi celle-ci. Pour les raisons que j'ai évoquées plus haut, et surtout parce que cela confirme la haute opinion que j'ai de mon bon goût -encore que dans certains cas, je comprends que ça puisse se discuter.

Et Claude me répond ceci, en gros : eh bien Guillaume, si cette pipe est ta préférée, je pense que si tu avais pu, tu te la serais offerte. Donc elle est à toi.

Voilà, c'est aussi simple que ça. Difficile d'en dire plus, ça ferait appel du pied, et surtout ce geste se suffit à lui-même.

Cette pipe est la 62ème vendue par la Compagnie des Pipes. Il m'aura donc fallu 61 pipes pour enfin avoir une pipe de la CdP ! Et c'est surtout ma première Claessen.

Je ne vous cacherai pas une certaine excitation au moment d'aller sortir la pochette de l'armoire, d'ouvrir la pochette, et de regarder cette pipe droit dans les yeux pour lui dire : nous allons vivre ensemble. Chaque fumeur me comprendra.

Bien sûr, je l'ai enfin mise en bouche. Bien sûr je ne suis pas pipier. Peut-être que dans quelques temps, Dirk pourra dire : je le ferais mieux maintenant, ce bec. Peut-être. Mais ce bec, c'est exactement celui qu'il faut à cette pipe. Le maître mot, confort, est là. Ca se sent juste ce qu'il faut, c'est présent sans être envahissant, ça se cale parfaitement.

Bon, allez, on fume. Je trouve qu'un fourneau de cette taille convient très bien aux mélanges VA/perique. Il me reste une boite qui convient. Allumage.

J'ai beau essayer d'être pondéré, j'ai beau essayer d'être sur mes gardes, finalement la première impression est toujours la bonne. Ca ne trompe pas. J'en suis maintenant à quelques fumages, et je n'ai pas changé d'avis. Je crois que la décision que Dirk a pris de s'établir comme pipier est la meilleure idée qu'il a eu de sa vie. Notez qu'il en a peut-être eu des tas d'autres, je ne saurais dire. Ca n'est peut-être pas la meilleure finalement, mais c'est une très bonne idée qu'il a eu.

D'autant plus qu'à lui le travail, et à nous le plaisir. C'est tout à fait égoïste bien sûr, ce que je dis là. Mais c'est vrai. Et on ne peut que se frotter les mains, en attendant les prochaines.

1 commentaire:

aspera a dit…

Bienvenue au club Guillaume !
Claude est décidément un gentleman.

jean-Luc p