C'est souvent pour de mauvaises raisons que l'on est amené à vendre ses pipes. Bien sur, il y a les pipes dont on se sépare sans regrets, convaincus qu'on ne pourra faire un plus long chemin ensemble, on espère même qu'elle plaira autant à son nouveau propriétaire - mais quand c'est fini, c'est fini.
Et puis il y a celles que l'on est obligé de vendre, mais j'ai déjà abordé la question.
Pour une fois, je vais vous parler d'un cas : Didier, gérant du magasin le Caïd à Paris, s'était amusé - si j'ose dire, vu le travail que cela lui a demandé - à tailler, et oui, c'est le mot, quelques pipes. D'abord lors de son apprentissage avec Pierre Morel chez Chacom, puis pour le plaisir de recréer des formes vues ailleurs, ou pour réaliser un perçage courbe, qui est d'ailleurs un modèle du genre.
Nous avons été nombreux, connaissances et clients, à baver devant ces modèles et à lui demander, de façon plus ou moins insistante, pourquoi il ne voulait pas les vendre. Une de ses clientes, qui lui faisait des demandes répétées, a fini par lui proposer une telle somme que Didier, pour une fois, avait accepté. Mais comme nous n'avons pas les moyens de cette dame, qui malheureusement pour nous, fumeurs de pipe célibataires, est mariée, nous nous contentions de regarder ces pipes.
Didier est un cas, en ce sens qu'il a donc fait ces pipes, mais qu'il ne les a pas fumées. Ce qui est déjà regrettable en soi. C'était pour lui des modèles de son savoir-faire, qu'il préférait laisser exposés.
Voilà donc un pipier qui doit revendre des pipes qu'il gardait soigneusement de côté. Pourquoi ? Et bien, je sais bien qu'il est de bon ton d'avoir l'air d'être au courant, pour faire montre d'une sympathie à arracher des larmes aux crocodiles, mais voilà, Didier m'a demandé de ne pas rentrer dans les détails. Et il me semble d'ailleurs que le jour où il désirera que ces détails soient connus, il est assez grand pour les donner lui-même. Je vais donc résumer : Didier est dans une situation difficile. Et il se trouve qu'il a un besoin urgent, et sérieux, de fonds. Non, Didier n'est pas joueur. Non, il n'a pas braqué une banque. Ni même le musée de Saint-Claude.
Mais il doit se résoudre à vendre ces pipes. Il y a, il y aura du coup, je l'espère, quelques pipes en moins exposées dans les vitrines du Caïd. Mais le fait est là : soit Didier vend sa moto, qui lui est bien utile, soit il vend ses pipes. Nous sommes tombés d'accord pour penser que pour lui, fabriquer une pipe est beaucoup plus simple que fabriquer une moto.
Alors voilà, elles sont là :
http://www.fumeursdepipe.net/ventedidier.htm
Je sais, les images ne sont pas parfaites, mais il fallait faire vite.
Vous pouvez les regarder, avoir un coup de coeur, faire des propositions.
Il suffit de contacter Didier, mais je l'ai vu au magasin tout à l'heure : outre ses soucis du moment, Didier a beaucoup de travail. Donc, si vous lui écrivez, on espère que ce sera pour une bonne raison.
2 commentaires:
Deuxième tentative...
Je disais donc que cela doit être vraiment difficile pour lui, je me suis trouvé face à ce genre de choix, et c'est dur...
L'avantage, qui j'espère lui sera utile, c'est qu'en temps qu'étudiant, je n'ai pas les moyens d'acquérir une pipe de "maître" mais étant donné que malgré ses difficultés, il les propose à un prix vraiment raisonnable, peut-être vais-je pouvoir franchir le pas ?
Bon courage à lui !
De passage sur Paris, je me suis dit que j'allais prendre le temps pour une fois, et je ne suis pas déçu !
Un homme fabuleux, s'il a un talent aussi grand pour ses pipes que pour les explications à un débutant, alors si, c'est un maître, un maître sans apprenti, mais un maître, même s'il préfère qu'on le nomme modestement artisan...
Une rencontre qui, marque une vie ! Merci "Caïd" !
Vraiment, si vous passez sur Paris, allez-y !
Enregistrer un commentaire