Je crois qu'il faut aussi parler d'élégance.
Au moment où certains persistent à nager dans les eaux d'aisance, au moment où l'on utilise de faux pseudonymes pour faire les questions et les réponses, au moment où certains expliquent qu'ils ne veulent blesser personne, après les avoir abreuvés d'injures, au moment où l'exagération et l'outrance de personnages boursouflés n'intéressent plus qu'eux-mêmes, au moment où l'on peut se faire injurier sans que les bons esprits y trouvent à redire, oui, il faut signaler ceux qui sont au-dessus de la mélée.
Voici quelques temps, une dame, qui se retrouvait avec une centaine d'anciennes pipes Jeantet, neuves, sous leur emballage, me contacte car elle ne sait que faire de toutes ces pipes, et voudrait les vendre. Comme je n'ai aucune idée de la valeur de ces pipes, je me contente de passer mots et photos sur le groupe.
A ce moment là, celui que tout le monde connait sous le pseudonyme de JPP m'écrit. On ne dit plus Jean-Pierre Petyt, mais JPP, comme BHL, ou BHV. Jean-Pierre Petyt tient une civette en Belgique. La Belgique a déjà la chance de pouvoir proposer un large choix aux amateurs, mais en plus, elle a, outre de nombreuses civettes, elle a JPP.
Jean-Pierre Petyt se fait remarquer, parce que non seulement il sait de quoi il parle, mais qu'en plus il en parle peu. Si vous voulez connaitre quelques détails sur le Semois, les vrais Semois, les faux Semois, demandez à JPP.
Si vous cherchez une pipe, et que vous avez la chance d'habiter en Belgique, passez donc voir JPP. Jean-Pierre a des opinions, il n'en fait pas était, mais il y est fidèle. Il propose toujours le travail d'un pipier qui s'était fait dézinguer par de mauvais esprits, parce qu'il sait que ces pipes sont toujours très demandées. JPP parle peu, mais il agit : il repasse commande.
Or donc, voilà qu'ayant lu cette annonce, Jean-Pierre Petyt prend la peine de me contacter en privé, pour me demander si ça m'ennuierait qu'il écrive à cette dame pour acheter le lot. C'est que Jean-Pierre sait que j'ai un site de vente de pipe, et qu'il a pu penser que j'étais sur le coup. Première élégance.
J'encourage Jean-Pierre à y aller, il contacte donc cette dame. L'affaire se fait. Jean-Pierre, pour me remercier, me dit qu'il me met de côté les très jolies boites cartonnées dans lesquelles étaient rangées ces pipes. Je dois dire que ces boites me plaisaient beaucoup.
Quelques temps plus tard, j'apprends que finalement la dame n'a pas inclus les jolis cartons dans l'envoi ... Cette dame n'a d'ailleurs pas pris la peine de me remercier.
Mais à la place, Jean-Pierre m'a réservé une pipe.
Voilà, vous voyez, l'élégance, c'est ça.
A côté de cette jolie Jeantet, qui est dorénavant ma pipe du dimanche matin, vous voyez un très joli bourre-pipe. Ce bourre-pipe est en merisier. il a été réalisé par un membre du groupe. Oui, j'emploie toujours le mot bourre-pipe. Certains, pourtant prompst à s'élever contre les snobismes de toutes sortes, ont sous-entendu que l'emploi de ce mot n'était pas valable, ils lui préfèrent tasse-braise. Ils ont tort.
Si vous prenez un bourre-pipe tchèque, le modèle habituel que l'on trouve encore dans tous les bureaux de tabac, vous verrez qu'il est composé de trois pièces : le pic, la cuillère, et le tasse-braise. S'obstiner à appeler tasse-braise un bourre-pipe est donc aussi bête que de vouloir s'obstiner à lui donner le nom de cuillère, ou de pic.
Ce bourre-pipe, donc, m'a été gracieusement offert par la personne qui l'a réalisé, après m'avoir laissé le choix entre deux modèles. C'est celui-là qui m'a tapé dans l'oeil. Et bien, cette forme est élégante.
Elégance extérieure, bien sur. Mais ça n'est déjà pas si mal. Et l'élégance extérieure devient aussi difficile à trouver que l'élégance de pensée, ou d'action. Cyrano disait : Moi, c'est moralement que j'ai mes élégances.
L'exemple est toujours à méditer, quand certains s'imaginent qu'Elégance, ça doit être une marque de dentifrice ?
P.S.
Suite à mon dernier billet, une personne anonyme, qui ne s'exprime qu'en donnant des liens internet, a cru bon de m'envoyer un lien vers une page où il est question d'un pipier corse ?
Je dois avouer que je n'ai pas bien compris pourquoi ?
Je ne vois pas en quoi l'interview d'un personnage imaginaire a pu lui faire penser à ce pipier corse. Comment a-t-il pu établir un lien entre ce pipier corse, et ce personnage fat, imbu de lui-même, plutôt grossier, et qui, entre nous, travaille avec ses pieds ? Bref, qui n'était qu'une caricature ? Il y a des gens que leur acharnement rend aveugles.
2 commentaires:
Très joli et original ce bourre-pipe ! Et, pour ce qui est de JPP, je ne peux pas te contre-dire : c'est un homme charmant et au service des fumeurs... ça devient rare, de nos jours !
C'est une très bonne idée de rendre hommages à ces gestes élégant à cette époque où l'on est submergé de bassesse, de méchanceté, et de mauvaise foi !
Bien à tes pipes,
Stéphane.
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