
Je parlais dernièrement de ces blogs qui fleurissent, reprenant sans complexe les noms d'autres blogs déjà existants. Mais il y a mieux. Pour se donner une auréole de connaisseur, salué par ses camarades comme étant une tête pensante, alors que l'on ne sait pas grand chose, que l'on a pas grande notion de grammaire, ni de vocabulaire, et que le mot orthographe évoque un ustensile de dentiste, que faire ?
Recopier, mal, des extraits d'un livre. Un peu comme le font à l'école les mauvais élèves, les cancres en français qui recopient maladroitement les passages d'un livre, pour rendre leur narration, ou leur composition, à leur professeur.
Le système est simple, et somme toute assez rigolo : on résume deux ou trois phrases, puis on en reprend une presque exactement, en changeant simplement un adjectif.
Mais l'exemple sera plus clair.
Prenez par exemple un article sur le morta. Les renseignements sur le sujet sont toujours les mêmes, bien sur, et l'on ne saurait se fâcher si l'on retrouvait les mêmes partout ailleurs. L'information circule, et c'est une bonne chose. Il peut y avoir un détail méconnu que vous auriez vous même oublié de signaler, ou que vous ne connaissiez pas. Il peut même y avoir là-dessus échange de propos, soit parce que l'on est pas d'accord, soit parce que l'on veut à son tour éclairer un point précis. Un blog comme "Off Pipes et plus..." par exemple, appelle ce genre de commentaire, et cet intérêt.
Mais revenons à notre morta. Morta qui est mis généralement au masculin, parce qu'il s'agit de chêne fossilisé. Donc, le chêne, le morta. Le mot est introuvable dans mes dictionnaires, je suis intéressé par toute précision sur le sujet, d'ailleurs. Mais voilà, certains, à rebours, semblent penser que puisque l'on dit la bruyère, on peut par ler aussi de la morta. je suppose qu'ils évoquent avec amour "la merisier", "la buis", et peut-être même "le bruyère" ?
Donc, vous venez d'ouvrir votre blog, vous avez soif de reconnaissance - notez que je n'ai pas dit de connaissance, pusique cette connaissance, vous voulez la prodiguer aux autres - et vous vous attelez à un sujet plusieurs fois évoqués dans les forums : le morta.
Vous croyez alors très malin d'aller rechercher les quelques infos disponibles dans le livre " la grande histoire de la pipe", qui, s'il n'est pas exempt d'erreurs, reste le plus beau livre sur la pipe édité en langue française, notamment grâce à une superbe iconographie.
Rendez-vous, si vous avez ce livre dans vos rayons, page 199.
Alors lisons :
Entre le végétal et le minéral, le morta présente donc des qualités exceptionnelles pour une pipe, alliant une solidité égale à celle de la bruyère et une douceur rappelant celle de l'écume.
Sur le blog :
Fortement minéralisée, la morta procure un bois sombre et dur, entre la solidité de la bruyère et la douceur de l’écume,
puis
L'extraction du morta, bois lourd et profondément enfoui, repéré par sondage à l'aide de longues tiges de fer, relève quand à elle d'un travail titanesque. Après avoir creusé la tourbe à la pelle et dégagé le tronc - qui peut atteindre la tonne-, Patrice Sébilo doit utiliser un palan pour le soulever.
Sur le blog :
la morta, nécessite malgré tout de l’effort. Il faut chercher dans les marais à l’aide de grande tiges en fer, les troncs ( pouvant atteindre la tonne..) qui une fois la terre du dessus dégagée, sont déterrés à l’aide de machine.
Voilà, ce n'est même plus du plagiat, c'est de la mauvaise copie. On remplace le mot palan par le mot machine, et on signe.
Cela fait-il avancer le schmilblick ? Et puis pourquoi ne pas citer ses sources ?