05 avril 2009

Senatorov, pipier guillo-sableur, ou sablo-guillocheur ?


Le temps passe, je me disperse, et si j'ai parlé il y a quelques temps de cette pipe, ailleurs, je n'ai pas trouvé encore le moyen d'en parler ici.

C'est que moins de pipes arrivent chez moi, elles auraient tendance à en sortir, par les temps qui courent. Alors je les économise ...

C'est Martin Reck qui avait attiré notre attention sur ce Sergeï Senatorov. Erwin Van Hove s'en était procuré deux, qui avaient attisé nos envies : Sergeï a le sens des formes, il les interprète de belle façon. Ca n'est pas pour rien qu'il a été à l'école de Victor Yashtilov. S'il a eu à ses débuts quelques soucis en ce qui concerne l'exécution technique, il a depuis passé ce cap.

Voilà que pour les fêtes Sergeï propose des promotions : je n'y tiens plus, et commande cette pipe. Je voulais celle-ci. Enfin plutôt une pipe finie comme celle-ci. C'est si particulier, si personnel, que je n'en voulais pas une sans cette finition sablage-guillochage. Je ne connais aucun autre pipier qui travaille de cette façon, il me fallait donc ne pas me contenter des photos, ou des on-dit.

Voilà donc cette pipe, et c'est la grande affaire, dois-je parler d'une pipe sablée ou d'une pipe guillochée ?

Vous conviendrez avec moi qu'un sablage est censé mettre en valeur le grain de la bruyère, en enlevant les parties les plus tendres.

Or, un ring grain aussi parfait est bien sur rare. Et voilà que ce jeune pipier qu'est Sergeï en a proposé quelques unes, d'un coup !

Mais voilà qu'il a un truc : il utilise le sablage non pas pour enlever les parties tendres du bois, mais pour sculpter la bruyère.

On devrait donc parler d'une pipe guillochée, ou rustiquée. Mais voilà, je crois, le premier exemple d'un guillochage fait avec une machine à sabler.

Alors, voilà qui peut occuper quelques conversations : dois-je dire que cette pipe est sablée, ou guillochée ?

Peut-on parler de sablage, encore, dans ces cas-là ? Car encore une fois, une pipe sablée, qui ressemblerait à celle-ci, ferait jaser.

J'arrête là, car c'est une discussion sans queue ni tête, à conserver comme vanne régulière entre amis.

Ce qui compte, c'est que cette pipe a eu bon goût dès le premier fumage. Et que sa finition tan lui permet de se colorer joliment. Ca n'est déjà plus une pipe de Senatorov, c'est ma pipe de Senatorov. Et voilà trois mois qu'elle et moi, nous voyageons de concert.

Je compte bien un de ces jours prouver par l'image qu'il n'y a pas que les pipes en écume qui se colorent : le temps de me lancer dans quelques montages photo !

Sergeï continue à proposer cette finition. Il y a en ce moment une long tomato absolument superbe. Vous devriez jeter un œil. Si ma pipe est de forme classique, vous devriez la voir, et aussi une acorn lisse, qui me laissent rêveur...

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