31 octobre 2007

Lettre ouverte aux sanclaudiens

Mon dernier billet a suscité quelques réactions, pour le moins excessives. Et les donneurs de leçons, comme toujours, donnent des leçons mais ne montrent pas l'exemple.
Comme il faut effectivement faire au lieu de critiquer, proposer au lieu de dénigrer, voici la copie d'un mail que je viens d'envoyer à, dans le désordre, Chacom, BC, Ewa, Sébastien Beaud, et Courrieu.
Bien sur s'il y avait des réponses - j'ai l'air de douter, mais ça n'est pas la première fois que je tente un contact, j'en parlerais ici.
Madame, Monsieur,

nous nous connaissons, même si certainement nous nous connaissons mal. J'ai créé il y a cinq ans le premier forum en français consacré à la pipe et au tabac. Et, il y a trois ans, le site qui y est rattaché. Dans un récent billet sur mon blog - car j'ai aussi un blog, je cumule les embrouilles - je regrettais que le musée de la Pipe de Saint-Claude n'expose que des créations anciennes, et non pas de plus actuelles. Vous me direz qu'un musée n'est pas forcément fait pour s'intéresser à ce qui est produit de nos jours.
J'apprends incidemment que deux pipiers sanclaudiens ont reçu récemment le titre de Meilleur Ouvrir de France, dans la section Pipier, et je regrettais ouvertement qu'il ne soit pas donné plus de publicité à cela.
Je persiste à penser que, surtout de nos jours, la pipe ne doit pas être présentée comme un objet d'exposition, mais au contraire comme quelque chose de vivant, d'agréable, de beau - assez beau pour attirer l'attention.
Voilà qui a donné lieu à des réactions excessives, puisqu'on m'accuse de considérer les franc-comtois comme des arriérés, et qu'on va jusqu'à dire que je "tape sur la France".
Ceux qui me critiquent ne semblent d'ailleurs pas faire grand chose pour la France et pour Saint-Claude, sans cela ils s'en vanteraient, mais ils restent là-dessus d'une grande discrétion.
Et effectivement, j'ai l'air de critiquer sans proposer grand chose, et voilà pourquoi je vous écrit.
Je constate que :
-La Confrérie des Maîtres Pipiers de Saint-Claude n'a pas de site.
-Les jeunes pipiers sanclaudiens sont inconnus du grand public.
-Et je pense que si l'on citait les noms des deux élus du concours MOF à des fumeurs de pipe, beaucoup ne connaîtraient pas leur existence.
S'il y a donc du savoir-faire, on ne le fait pas savoir.
Le site Fumeurs de Pipe va bientôt fêter ses trois ans. En trois ans, il aura eu à peu près 700 000 visiteurs, qui eux-même ont regardé à peu près 1 700 000 pages de ce site. Je vous donne les chiffres en gros, je n'exagère que de quelques mille.
Alors quelle est ma proposition ?
Dans ce site, créer un "espace Saint-Claude", afin de proposer une vitrine à tout ce qui peut faire savoir que Saint-Claude n'a pas que des expositions à proposer, mais aussi des talents. Proposer, enfin, une vitrine sur le Net à la Confrérie, qui n'en a toujours pas. Faire en sorte que des concours comme le MOF ne soient pas seulement connus d'un petit nombre d'initiés, des gagnants, des perdants, et de leur famille.
Quelle contrepartie ?
Aucune.
Je ne demande pas d'intronisation, pas de pipes offertes, rien.
Mon site, même si la partie "Tabac" doit un jour être accessible uniquement sur mot de passe, continuera d'exister de toutes façons.
Ce que je propose, c'est pour résumer, plus de travail pour moi, et le fait d'être visibles sur le web pour vous.
Par visible, j'entends aussi actualisé régulièrment, quand le besoin s'en fait sentir. Je ne vous propose pas un espace mort, donc de moins en moins visité, mais un espace vivant.
A chaque fois que j'ai contacté quelqu'un en poste à Saint-Claude, je n'ai eu soit aucune réponse, soit une réponse du bout des lèvres.
J'espère sincèrement que vous donnerez suite.
Bonne Pipe
Guillaume Laffly

29 octobre 2007

Saint-Claude toujours tournée vers le passé

Voici qu'est annoncé que le Musée de la Pipe de Saint-Claude va prêter 140 de ses pièces à la Civette du Palais-Royal. Je trouve cette information en en cherchant une autre, à propos de Dominique Strauss-Kahn, premier fumeur à Saint-Claude, et qui le prouve en écrivant sur son blog qu'il trouve drôlement bien la façon dont se passe l'interdiction de fumer dans les lieux publics en Italie. On voit bien que non seulement il apprécie la bruyère, mais qu'en plus il manie bien la langue de bois. La preuve, comme cadeau de départ, ses anciens collaborateurs lui ont offert... une pipe ! On peut d'ailleurs envier monsieur Strauss-Kahn sur un point : il va pouvoir tester les lois anti-tabacs aux USA, beaucoup plus contraignantes, mais aussi, car le poste est bien payé, découvrir les pipiers américains, et le vaste, très vaste de choix de mélanges proposés outre-atlantique.

Donc, le musée de la pipe va prêter une petite partie de sa collection, afin de l'exposer à Paris. Eh bien là encore, je vais ronchonner. C'est facile, je le sais, on me le reproche assez, mais tout de même je trouve qu'il y a là de quoi faire.

D'abord, il suffit de jeter un oeil pour voir qu'il s'agit de pipes anciennes, en règle générale, c'est à dire de pipes faites de telles sortes qu'elles ne peuvent plus intéresser les fumeurs, mais plutôt les collectionneurs. Or, je n'ai rien contre les collectionneurs. J'ai moi-même été traîté de collectionneur, parce que j'achetais des pipes d'artisan dont parfois les tarifs n'étaient pas à la portée de tout le monde. Malheureusement, ces tarifs ne sont pas toujours à ma portée, pas aussi souvent que je le voudrais, mais j'assume mon statut de collectionneur snob et prétentieux.
A noter d'ailleurs que quand ceux qui sont si prompts à lancer les anathèmes habituels se font enfin le plaisir de s'offrir une "pipe de riche", ils se défendent eux-même de snobisme. Snobisme, connais pas : il s'agit dans leur cas de curiosité, de goût des autres... c'est vachement beau. Donneur de leçons un jour, donneur de leçons toujours. Et de penser à la chanson de Dutronc : Je retourne ma veste...

Donc, ces pipes qui seront présentées sont fort intéressantes, pour qui a un oeil d'historien. Pensez donc : une centaine de pipes de la fin du 19ème, et du 20ème siècle. Quelqu'un peut-il signaler que nous sommes au 21ème depuis quelques temps ? Allo, Saint-Claude ? Il y-a-t-il d'ailleurs le téléphone à Saint-Claude ? On me dit que oui. L'internet arrive aussi, mais doucement. Une pipe néogène, une pipe de berger, des pipes "caritatures", traduisez caricatures bien sur, des pipes en porcelaine... chouette ! voilà une belle sortie en perspective ! Après on se fait le musée des Arts Premiers.

Le truc le plus intéressant me semble les modèles de Paul Lanier qui dans son domaine, la pipe sculptée, est sans doute un des meilleurs, si ce n'est le meilleur.

Mais voilà, Saint-Claude n'aurait donc que cela à nous montrer ?
Ne s'agit-il pas, ces temps-ci, d'intéresser les gens à la pipe comme outil de fumage, et non comme objet de vitrine ?

C'est très bien de faire prendre l'air à ces vieilles choses, ça permet d'enlever la poussière, mais n'y aurait-il aucun jeune pipier à Saint-Claude ? Aucun jeune pipier en France qui mériterait d'être exposé ?
Alors bien sur, le choix serait sans doute un peu compliqué par le choix de ces jeunes pipiers : doivent-ils tous avoir fait allégeance à Saint-Claude ? Et même si oui, il y en a quelques uns tout de même. On les avait présentés, dans une revue. Depuis plus rien. Ont-ils disparus ?

Il faut dire que ça n'est certainement pas facile pour eux : on trouve plus intéressants de promener des "têtes de pipe en terre ocrée", plutôt que de montrer le travail de ce qui devrait être la relève. Enfin si tout va bien.

Donc, pour les amateurs d'objets anciens, je recommande cette exposition, qui aura lieu à la Civette du Palais-Royal, du 1er au 31 décembre. La chance, c'est que juste à côté, il y a le Carré des Antiquaires. Et pour qui apprécie vraiment l'ancien, le musée du Louvre.

La Civette en profitera pour proposer "1 300 modèles de pipes des plus grandes marques, Dunhill, Davidoff, Butz-Choquin, Peterson, Ecume de Mer se situant dans une gamme de prix de 60 jusqu’à 1 500 €." Voici donc les plus grandes marques, toujours les mêmes, bien sur, avec aussi Ecume de Mer, qui est une très belle marque certainement, je ne connais pas, je croyais que c'était une matière, mais pas une marque.
Enfin en tout cas voici des marques qui elles ont un plein pied dans le 21ème siècle, ca sent bon la pipe jeune...

22 octobre 2007

Une pipe de Peter Heeschen


Tout d'abord, je voulais mettre en exergue un commentaire reçu suite à mon dernier billet. Le voici :

Bonjour.Je vous informe qu'une procédure va être engagée à votre encontre, pour publicité et communication sur le tabac librement accessibles sur internet.A vous de prendre les dispositions nécessaires.Un constat d'huissier va être effectué.

Je dois dire que je suis surpris par ces procédés. Le commentaire anonyme, encore, on en prend l'habitude, mais les menaces de dénonciation, là, nous passons un palier. C'est le progrès.
Cela dit, je serais curieux de savoir où et quand je fais ici de la publicité et de la communication sur le tabac ? C'aurait été le seul avantage de la chose, au moins cela m'aurait renseigné.
Il faudrait en fait, si c'était le cas, que je rende ce blog accessible par le biais d'un mot de passe. Or cela le rendrait invisible aux moteurs de recherche. Et je regrette de le dire, lorsqu'on écrit, même comme moi, on cherche tout de même à avoir des lecteurs.
Il faudrait donc que je crée un autre blog, où je parlerais de tout et de rien, et signalerait de temps en temps un article sur un blog fermé, par un lien. Le résultat serait le même, et j'ose le dire, ce serait pire : je parle peu de tabac parce que j'en parle mal, mais là je me laisserais certainement aller...

Mais bon, revenons à des choses sérieuses. J'ai tout de même quelques pipes qui sont arrivées ces derniers temps. Et notamment deux "bambou".
Jusque là le bambou me laissait assez froid. J'avais commencé à tiquer en lisant un article d'Erwin Van Hove, et vous comprendrez pourquoi si vous allez voir ici :
http://www.fumeursdepipe.net/artbambou.htm

Puis le temps passe, et j'ai eu coup sur coup deux coup de coeur. Le premier, une pipe de Peter Heeschen. On ne la voit pas entièrement sur la photo, mais je voulais juste pointer le sens du détail de Peter Heeschen, qui a prolongé le neud du bambou sur la bague qui fait la jonction entre le fourneau et la tige. C'est du travail au petit point. La pipe est petite et légère, le bec, ah le bec...difficile de parler de quelque chose que l'on ne sent pas, et qui sait se faire oublier. Exactement le genre de pipe qu'on a du mal à ne pas fumer tous les jours après l'avoir reçue.

Voilà, elle et moi nous entendons très bien, nous sommes tout de suite tombés d'accord, et elle reste à portée de main.

Pour information, je l'ai trouvée sur le site Alpascia, suite à un message sur le forum. Voici son adresse : http://www.alpascia.com/

Leonardo Sportelli me dit très gentîment prendre plaisir à parcourir les messages du groupe de discussion, moi je ne saurais trop vous conseiller d'aller voir le très beau choix de pipes proposé sur son site, et de ne pas hésiter à vous laisser tenter...

Heureusement que par les temps qui courent, il y a encore des gens de bonne volonté.